Tout d’abord, je vous souhaite santé, bonheur et prospérité pour cette année 2024. En Bourse, 2023 a été incroyable. Si je vous avait annoncé, en janvier dernier, que le Cac 40 allait dépasser ses records et gagner 16,5 % sur l’année, vous auriez considéré cela comme peu crédible. Comment imaginer que la Bourse allait à ce point défier l’adversité : un environnement économique dégradé, marqué par une inflation galopante et le déclenchement de combats meurtriers à Gaza. Par ailleurs, les espoirs de voir la Chine accélérer ont été déçus, contrairement à ce que je pensais (nul n'est infaillible), et le stress est même monté d’un cran, compte tenu des problèmes du secteur immobilier.
Ce sont les Etats-Unis qui ont déjoué les pronostics, mais dans le bon sens cette fois. En dépit du resserrement monétaire, la croissance a tenu bon et dans le même temps, l’inflation a commencé à s’infléchir. Les marchés ont compris que la Fed n’allait plus relever les taux d’intérêt et qu’elle allait, au contraire, les abaisser cette année. Les Fed funds qui se situent entre 5,25% et 5,50% devraient être réduits à partir de mars. Le consensus table sur six baisses en 2024. Il va sans doute un peu vite en besogne. Il faudra encore compter avec de l’inflation, mais ce ne sera plus la préoccupation principale des marchés. Ce qui devrait monopoliser l’attention des investisseurs, c’est la croissance. En Europe, la conjoncture est au point mort. Les économistes de la BCE ont abaissé leurs prévisions annuelles la semaine dernière et n’attendent plus qu’une hausse de 0,8% du PIB de la zone euro au lieu de 1%. Là aussi, l’inflation tend à s’assagir. Néanmoins Christine Lagarde, la présidente de la BCE continue de prôner la rigueur et ne veut pas baisser sa garde trop tôt, car les salaires devraient encore progresser. C’est ce danger que les économistes interrogés par le Financial Times ont pointé, les revalorisations salariales risquant d’empêcher une détente rapide des taux pourtant nécessaire pour relancer la croissance.
Wall Street trop cher
2024 démarre aussi avec un marché américain très cher, comme le fait remarquer Alexandre Baradez, chef analyste chez IG France. Il se vend 19,5 fois les profits du S&P 500 attendus en 2024, ce qui est supérieur à la moyenne à 5 et à 10 ans. Quant à la géopolitique, elle demeure une menace, car les conflits en Ukraine et au Proche-Orient pourraient faire flamber les prix du gaz et du pétrole. Pour l’heure, tout est calme (baril de Brent à 78,60$ ce matin), mais la situation sur ce front peut très vite changer.
Aujourd’hui, les principales places mondiales vont rouvrir leurs portes après un long week-end (les marchés étaient fermés le 1er janvier). Quelques statistiques économiques sont attendues comme l’indice PMI HCOB des directeurs des achats du secteur manufacturier de décembre pour la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où on suivra aussi les dépenses de construction de novembre.
Sur le front des entreprises, Danone a cédé ses activités de produits laitiers bio aux Etats-Unis à la société d’investissement américaine Platinum Equity. HSBC a bouclé la vente de sa banque de détail en France au CCF, filiale de My Money Group, appartenant lui-même au fonds américain Cerberus.
Source Investir