L’année à peine débutée en Bourse, et de façon peu brillante pour les grands indices, les données économiques qui ont retenu l’attention des investisseurs en 2023 sont déjà de retour pour cette fin de semaine. A savoir l’inflation en Europe et le marché du travail aux Etats-Unis, autant d’indicateurs déterminants pour l’évolution des taux d’intérêt.
Ces statistiques devraient être d’autant plus surveillées que les marchés se demandent, en ce début 2024, s’ils ne sont pas allés un peu vite en besogne en tablant sur un assouplissement monétaire assez rapide de la Réserve fédérale, et dès le mois de mars, quand les gérant les plus prudents visent plutôt le début de l’été.
La publication, hier soir, des dernières minutes de la banque centrale américaine, soit le compte-rendu de sa réunion des 12 et 13 décembre, conclue par un troisième statu quo pour ses taux directeurs (maintenus entre 5,25% et 5,5%), a paru conforter cette réserve.
Presque tous les membres de ce FOMC se sont accordés sur le fait qu’une « cible plus basse serait appropriée d’ici à la fin 2024 », au vu de la décélération de l’inflation américaine, mais ces minutes n’ont pas permis d’éclaircir le flou de la durée des Fed funds à un niveau élevé, de quoi maintenir Wall Street dans le rouge. Ils ont même fait état d’un « degré inhabituellement élevé d’incertitude » pour l’économie…
A Paris, dans ce contexte, le Cac 40, comme les autres indices européens, se dirige vers une petite hausse à l’ouverture.
Double emploi aux Etats-Unis
Compte tenu du lundi férié pour le Nouvel An, il y aura double ration de statistiques concernant le marché du travail aux Etats-Unis, ce jeudi, avant le rapport plus complet publié vendredi pour décembre. Sont prévues aujourd’hui les seules créations d’emplois du secteur privé, des estimations ADP annoncées habituellement le mercredi. Elles sont attendues à 121 000, soit 18 000 de plus qu’en novembre.
A ces données s’ajouteront les habituelles inscriptions hebdomadaires au chômage. Le consensus Bloomberg les anticipe à 216 000 pour la semaine finie le 30 décembre.
Premières estimations pour les prix en zone euro
En Europe, on aura déjà pris connaissance de l’inflation de décembre en France puis en Allemagne, à 8h 45 et à 14 heures, respectivement. Les deux premiers contributeurs à l’économie de la zone euro font ainsi office d’éclaireurs avant les statistiques qui seront diffusées vendredi pour l’ensemble de la zone.
La hausse des prix à la consommation devait réaccélérer le mois dernier, comme l’avait anticipé mi-décembre Christine Lagarde, la présidente de la BCE, en mentionnant le caractère « temporaire » de la tendance, expliquée par une base de comparaison défavorable pour le coût des énergies. Elle ne serait donc pas de nature à remettre en cause la fin du resserrement monétaire de la Banque centrale européenne.
Ainsi, pour la France, l’inflation est attendue à 4,1% en rythme annuel pour décembre, contre 3,9% en novembre, et à 3,9%, contre 2,3% en Allemagne.
PMI, aussi !
Ces données décortiquées, il y en aura d’autres à analyser, les indices PMI d’activité dans les services (pour le mois de décembre, également), qui vont émailler cette journée de jeudi, depuis ce matin en Chine aux Etats-Unis dans l’après-midi, en passant par l’Europe. Pour ce qui est de la Chine, cet indicateur s’est amélioré, à 52,9 contre 51,5 en novembre, ce qui en fait sa plus forte progression en cinq mois, de quoi favoriser peut-être un rebond des valeurs du luxe à l’ouverture de Paris, après leur forte baisse d’hier.
Pour ce qui est des entreprises, Alstom qui a plongé hier de près de 10%, pourrait reprendre quelques couleurs : l’équipementier ferroviaire a annoncé dans la soirée un contrat de 500 millions d’euros en Arabie saoudite pour la conception et la réalisation d'un tramway de nouvelle génération pour le nouveau complexe touristique en développement dans la région d'Al-'Ula.
TotalEnergies a, lui annoncé ce matin avoir finalisé la vente d’actifs européens (annoncée en mars dernier), dont des stations-services en Allemagne et aux Pays-Bas, au canadien Couche-Tard pour 3,4 milliards d’euros.
Source Investir