Les investisseurs ne savent plus à quel saint se vouer. Si le Cac 40 a fortement progressé vendredi (+1,34%), les principaux indices américains ont tous calé au terme de la dernière séance de la semaine (-0,32% pour le Dow Jones, -0,37% pour le S&P 500 et -0,68% pour le Nasdaq Composite). Cette différence d’orientation s’explique, entre autres, par la difficulté des marchés américains à se faire une opinion quant aux prochaines décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale.
Alors que les opérateurs semblaient parier sur le fait que le ralentissement de l'activité aux Etats-Unis pourrait contraindre la banque centrale à mettre un terme à ses hausses de taux plus vite qu'elle ne l'envisageait, le gouverneur de la Fed, Christopher Walker, a douché tout optimisme excessif, en déclarant vendredi que l'inflation « core » (c’est-à-dire hors alimentation et énergie) « ne diminue pas comme [il] le pensai[t] ». Le président de la Fed de Richmond, Thomas Barkin, s'est, pour sa part, dit « à l'aise » avec l'idée d’acter de nouvelles hausses de taux d'ici à la fin de l'année.
Mesures de soutien en Chine
L’institution a rappelé la semaine dernière qu’elle entend toujours juguler une inflation qui reste loin de son objectif de 2%. Ce mercredi, son président, Jerome Powell, rendra son rapport semestriel, tandis que les président des antennes de St-Louis, New York et Chicago s’exprimeront dans le courant de la semaine. De quoi permettre aux investisseurs de se forger une opinion sur la suite, après que la Fed a opté pour une pause dans son cycle de relèvement des taux directeurs. « Nous avons une chance d’éviter la récession, a déclaré à Bloomberg Loreen Gilbert, directrice générale de Wealthwise Financial. Les marchés attendent déjà une nouvelle hausse, mais cela n’est pas écrit. »
Si Wall Street restera fermée ce lundi à l’occasion de « Juneteenth », jour férié depuis 2021 outre-Atlantique pour commémorer l’abolition de l’esclavage. Les marchés européens, ouverts pour leur part, auront peu de statistiques à se mettre sous la dent. A 11 heures, le montant de la dette publique 2022 de la zone euro sera dévoilé, tandis que l’indice NAHB de la confiance des promoteurs-constructeurs immobiliers de juin aux Etats-Unis sera publié à 16 heures.
C’est toutefois la Chine qui pourrait redonner espoir en ce début de semaine. Le pays a abaissé, la semaine dernière, le taux de référence de prêts à moyen terme de 2,75% à 2,65%. « Les minuscules ajustements monétaires de 10 points de base ici et là ne suffisent pas à faire rebondir l’économie chinoise, a analysé auprès de Bloomberg Nupur Gupta, gestionnaire de portefeuille chez Eastpring Investments. Mais ils envoient un signal positif au marché. » Un second est attendu, alors que la Chine devrait abaisser demain ses taux d’escompte bancaire à un et cinq ans. Ces baisses de taux sont favorables aux valeurs du luxe, qui attendent un rebond de la consommation dans le pays.
Au chapitre des entreprises, outre le remplacement de Vivendi par Edenred au Cac 40, on surveillera l’équipementier automobile Michelin, qui annonce ce lundi matin racheter Flex Composite Group, un spécialiste de la conception, la fabrication et la distribution de matériaux composites avancés.
Source Investir