Morne plaine

26/03/2024
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Comme c’est souvent le cas, les marchés ont débuté la semaine de manière timide. Le Cac 40 a clôturé la séance de lundi à l’équilibre sans entrain. Il est vrai que les investisseurs ont été sevrés de résultats de sociétés ou de statistiques déterminantes des deux côtés de l’Atlantique. Le grand événement de la semaine étant attendu vendredi avec la publication de la composante d’inflation des dépenses des ménages.

Seules les valeurs liées à la défense (Thales et Dassault Aviation) se sont réellement distinguées, soutenues par le contexte géopolitique et des recommandations d’analystes. Elles ont, toutes les deux, établi de nouveaux plus hauts historiques. La hausse des budgets militaires des pays européens, et un peu partout dans le monde, leur ouvre de belles perspectives.

Perte nette accrue pour Atos

Il ne s’agit encore que d’un frémissement, mais l’année pourrait voir le retour des opérations de fusions-acquisitions après un exercice écoulé où il ne s’est pas passé grand-chose. Le secteur des ESN devrait encore s’appauvrir à Paris après le lancement d’une offre inamicale sur Micropole par le fonds d’investissement Miramar. La prime proposée ressort à plus de 44% par rapport au dernier cours de Bourse. Surtout, une bataille boursière pourrait avoir lieu pour la prise de contrôle de l’éditeur de musique Believe après que l’AMF a donné un avis défavorable au consortium - composé du fondateur et des fonds TCV et EQT - qui souhaite retirer le titre de la cote (au prix de 15 euros par action). Ce dernier voulait s’abstenir d’obtenir la recommandation favorable du conseil d’administration. Demande refusée. Le groupe américain Warner Music Group, qui a fait part de son intérêt pour Believe, est invité désormais à se déclarer officiellement. Les marchés croient à une surenchère, le cours s’étant adjugé près de 5% hier, s’approchant du prix de 17 euros prêté à Warner. Enfin, Vincent Bolloré, via un de ses holdings, a pris plus de 5% du capital de Rubis. Une affaire à suivre.

La séance du jour devrait s’annoncer un peu plus animée. Star déchue de la cote, Atos, après avoir plusieurs fois repoussé sa publication, a dévoilé ce matin ses résultats annuels. Le groupe a accusé l’an dernier une perte nette de 3,4 milliards d’euros (contre 1 milliard un an auparavant) en raison d’importantes dépréciations d’actifs pour un chiffre d’affaires de 10,7 milliards (- 5,1%). Il espère trouver un accord avec ses créanciers d’ici à juillet pour restructurer sa dette (qui s’élevait à fin décembre à 2,23 milliards en net).

Côté statistiques, l’attention sera tournée vers la publication de l’indice de confiance du Conference Board qui scrute le moral du consommateur américain. Ce dernier a fait preuve jusqu’à présent d’une résilience insoupçonnée, n’hésitant pas à puiser dans le « pactole » amassé durant la pandémie pour conserver son niveau de vie. La question est de savoir jusqu’à quand il pourra continuer de le faire. Sachant que des premiers signes de détérioration du marché du travail apparaissent.

Enfin, le déficit public a atteint 5,5% du PIB en 2023 en France, portant la dette publique à 110,6% de la richesse produite. Des chiffres qui devraient relancer le débat sur la dérive des comptes publics.

Source Investir