Entre les premiers vrais tests de résistance aux publications annuelles et la première intervention de l’année de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, la journée s’annonce à haut risque pour les investisseurs des deux côtés de l’Atlantique. A Paris, le Cac 40 sera sous surveillance dès l’ouverture après la publication, mardi soir, des comptes résultats 2024 de la première capitalisation de l’indice LVMH.
Le géant français du luxe a ainsi fait état d'une croissance organique de ses ventes sur la période octobre-décembre de 1%, à 23,93 milliards d'euros. Sa principale division, celle de la mode et de la maroquinerie, a presque égalé ses ventes de l'année précédente, tandis que sa division consacrée à la distribution - comprenant sa chaîne de magasins Sephora - et celle pour l'horlogerie-joaillerie ont vu leurs facturations croître de 7% et 3% respectivement. Le groupe a dégagé un bénéfice net de 12,5 milliards d'euros, contre 15,2 milliards d'euros en 2023, soit une baisse de 17%. « Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas annoncer des résultats records », a déclaré le PDG du groupe, Bernard Arnault, qualifiant l'année 2024 de « solide » et se disant « très confiant » pour 2025, mais dénonçant de possibles nouvelles taxes en France.
Autre publication qui pourrait influer, celle d’ASML, le fabricant de machines pour la production de semi-conducteurs. Le groupe néerlandais a vu son bénéfice net reculer l’an dernier de 3,4%, à 7,6 milliards d'euros, soit un peu mieux toutefois que ce qu’attendait le consensus, 7,48 milliards, selon FactSet. Surtout, le fabricant a enregistré pour 7,09 milliards de nouvelles commandes, 2,6 fois le chiffre du troisième trimestre et bien au-dessus des attentes (5,6 milliards).
Jerome versus Donald, les Magnifiques versus DeepSeek
Bien que les annonces ne soient programmées que ce soir après la clôture de Paris, les opérateurs garderont à l’esprit le programme, chargé, de la soirée outre-Atlantique : la déclaration de politique monétaire de la banque centrale américaine et l’entrée en scène de trois des 7 Magnifiques, Tesla et Meta Platforms et Microsoft pour ses résultats semestriels. Des publications qui interviendront dans un monde transformé par l’arrivée de Donald Trump à la Maison blanche pour la Fed, et par celle de DeepSeek, l’IA chinois, pour les groupes américains de technologie.
Le verdict, du côté Réserve fédérale est programmé pour 20 heures et la conférence de presse du président de l'institution, Jerome Powell, une demi-heure plus tard. Selon les pronostics, la Fed devrait maintenir ses taux d'intérêt pour la première fois depuis qu'elle a commencé à les abaisser en septembre dernier. La fourchette cible du taux des fonds fédéraux resterait donc à 4,25 % - 4,5 %. La question porte sur les prochaines échéances, avec une possible intervention en mars ou seulement plus tard en mai ou juin au regard d’une économie américaine dont les derniers signes de santé étaient plutôt solides. A moins que l’institution ne soit contrainte de changer ses plans sous l’effet Donald Trump.
Plus tard dans la soirée, après la clôture de Wall Street, plus que les publications de résultats en elles-mêmes, deux des acteurs principaux de l’intelligence artificielle aux Etats-Unis, Microsoft et Meta Platforms, auront l’occasion de répondre aux inquiétudes des investisseurs trois jours seulement après l’irruption de l’intelligence artificielle chinoise dans le paysage technologique mondial.
Wall Street a repris quelques couleurs, mardi, tout comme Tokyo.
Source Investir