Le marché en quête d’une trajectoire durable face à l’incertitude autour de l’IA et de la politique commerciale américaine

31/01/2025
Thumbnail [16x6]

La journée de jeudi était placée sous le signe des Sept Magnifiques. Quatre composantes de ce club très fermé ont, en effet, publié leurs résultats trimestriels depuis mercredi soir. Apple, qui a repris la pôle position en matière de capitalisation boursière après que Nvidia a fait les frais des craintes créées par l’irruption de DeepSeek dans le paysage des agents conversationnels intelligents, a publié hier après la clôture un bénéfice par action de 2,40 dollars, légèrement supérieur aux 2,35 dollars attendus par le consensus. La tendance générale était néanmoins à la déception, les ventes d'iPhone étant toujours jugées faibles tout comme le chiffre d'affaires réalisé en Chine. Microsoft a, lui, chuté de 6,2% après avoir fait part la veille d’une prévision de croissance décevante des activités de cloud.
Du côté des réjouissances, Tesla a progressé de 2,9% après avoir promis après la clôture mercredi de lancer au premier semestre une nouvelle gamme très attendue de véhicules moins coûteux. Cette annonce a relégué au second plan des résultats trimestriels pourtant inférieurs aux attentes. Meta, qui a également communiqué ses comptes mercredi soir, a pris 1,6% alors que ses résultats ont dépassé les attentes entre octobre et décembre, quand bien même le groupe s’est montré prudent pour le trimestre en cours. A noter que les patrons de Meta et de Microsoft n’ont pas perdu l’occasion de défendre les investissements massifs de leur groupe dans l'intelligence artificielle (IA), après que ceux-ci ont suscité des interrogations eu égard à la capacité du Chinois DeepSeek à faire tourner à moindre coût des modèles d’IA jugés aussi performants que leurs rivaux occidentaux.

Tensions entre la Fed et la Maison-Blanche
Les préoccupations portant sur la politique commerciale de Donald Trump, qui a annoncé hier soir qu’il imposera des tarifs douaniers de 25% à l’égard du Mexique et du Canada dès demain, continuent par ailleurs de maintenir sous tension les investisseurs, qui s’inquiètent de l’impact de ces mesures sur l’économie et l’inflation aux Etats-Unis. « Tant que nous ne saurons pas quelles politiques commerciales et financières vont entrer en vigueur, il sera très difficile pour le marché de s'inscrire dans une trajectoire durable », a déclaré Oliver Pursche, vice-président de Wealthspire Advisors, alors que l’hypothèse d’une taxe douanière universelle est toujours sur la table.
Sur le plan des politiques monétaires, la Banque centrale européenne a décidé hier de baisser ses taux directeurs de 25 points de base tandis que la Réserve fédérale américaine a fait le choix la veille de laisser les siens inchangés. Ce qui n’est pas au goût de Donald Trump, qui a affirmé vouloir « libérer l'emprunt pour tous les Américains ». L’institution, critiquée par le président ces dernières semaines, avait indiqué mercredi par la voix de son président Jerome Powell ne « pas avoir besoin d’agir dans la précipitation pour ajuster [sa] politique ». C’est dans ce contexte tendu qu’elle prendra connaissance, cet après-midi, de son indicateur préféré : l’indice PCE, qui mesure l’évolution des prix. Celui-ci devrait avoir accéléré en décembre de 0,3% sur un mois en données générales et de 0,2% hors alimentation et énergie. Sur un an, les prix devraient avoir augmenté de 2,6% et de 2,8%.
Au chapitre des entreprises, on scrutera les commentaires de la direction de l’entreprise de services du numérique Atos lors de l’assemblée générale mixte qui se tiendra à 10 heures à Bezons (Val-d’Oise). Outre-Atlantique, les majors pétrolières publieront leurs résultats du quatrième trimestre dans un tir groupé. Chevron, composante du Dow Jones, devrait selon le consensus Bloomberg publier un profit unitaire de 2,11 dollars (-16%), pour des revenus de 45,88 milliards (-9,4%). Les analystes s’attendent à ce qu’Exxon Mobil fasse état d’un bénéfice par action de 1,54 dollar, en recul de 20% par rapport au troisième trimestre, à partir de 81,8 milliards de chiffre d'affaires, lui-même en baisse de 9%. De manière générale, Wall Street anticipe une forte baisse des bénéfices des raffineurs sur la période, notamment en raison de la baisse de la demande en carburant.

Source Investir