Guerre commerciale versus résultats annuels

04/02/2025
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Après des propos contradictoires, qui pouvaient laisser penser à un report, Donald Trump est passé aux actes. Sa décision de taxer les produits importés des trois principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, le Canada, le Mexique et la Chine, a évidemment inquiété les marchés, et elle s’est traduite hier par un repli de 1,20% du Cac 40, à 7.854,92 points. Et encore, l’indice phare de la place parisienne a limité les dégâts en fin de séance, la chute ayant atteint presque 2% à son pic.

Mais cette stratégie du rapport de force a rapidement porté ses fruits. Dans l’après-midi de lundi, l’entrée en vigueur des nouveaux droits douaniers contre le Mexique a été reportée d’un mois (il en a été de même avec le Canada après la clôture à Wall Street), le gouvernement mexicain ayant pris des engagements pour lutter contre le trafic de fentanyl et d’armes vers les Etats-Unis. D’où le léger répit des marchés. Des négociations ont été engagées pour trouver un accord plus global, sachant que le Mexique n’est pas en position de force, 80% de ses exportations sont absorbées par les Etats-Unis, et parmi elles, beaucoup de voitures (129 milliards de dollars sur un total de 485 milliards en 2023). Cette forte présence des constructeurs automobiles sur le territoire mexicain explique la baisse de 4,48% de Stellantis, et par ricochet des équipementiers, Forvia ayant cédé 10% et OPmobility 7,6%.

Publicis brillant en 2024

Reste à savoir si cette guerre commerciale, qui pourrait bientôt s’étendre à l’Europe, sachant que la Chine a pris de son côté des mesures de rétorsion, va continuer de peser sur les marchés. Les statistiques macro-économiques du jour - les permis de construire d’octobre en zone euro, les commandes industrielles et le rapport Jolts sur l’emploi de décembre aux Etats-Unis - ne devraient guère, elles, attirer l’attention des investisseurs.

Cela ne devrait pas être le cas des publications de résultats annuels du jour, et il y a fort à parier qu’elles donnent lieu à de fortes variations de cours. Première à publier ce matin, BNP Paribas a dégagé l’an dernier un bénéfice net de 11,7 milliards d’euros, en hausse de 4,1%, porté par les bonnes performances de la banque de financement et d’investissement, sur la base d’un produit net bancaire de 48,8 milliards, en progrès également de 4,1%. La banque de la rue d’Antin, dont le dividende a été fixé à 4,79 euros par action, a décidé de verser désormais un acompte en septembre. Les objectifs à l’horizon 2026 ont été confirmés. De son côté, Publicis a enregistré l’an dernier un exercice historique avec une croissance organique de l’activité de 5,8%, une marge opérationnelle de 18% et un bénéfice net de 1,66 milliard en hausse de 26,5%. Il est devenu le premier groupe de publicité au monde. La croissance organique, attendue entre 4 et 5%, devrait en revanche ralentir cette année.

Le chiffre d’affaires de Dassault Systèmes s’est élevé en 2024 à 6,21 milliards, soit une hausse de 5% à taux de changes constants, sa marge opérationnelle (non-IFRS) a atteint 31,9%, en repli de 0,4 point, et le bénéfice net par action dilué (non-IFRS) est ressorti à 1,28 euro (+ 7%), le tout conformément aux attentes. L’éditeur de logiciels se montre prudent pour 2025 : il table sur une hausse des facturations comprise entre 6 et 8%, et sur un BNPA dilué entre 1,36 et 1,39 euro. Enfin, Amundi a fait état d’un résultat net ajusté de 1,38 milliard, en hausse de 13%, et ses encours sous gestion ont atteint un niveau record, à 2.240 milliards d’euros.

Source Investir