La saison des résultats annuels couvre l’incertitude générée par Donald Trump
Les observateurs cherchent toujours à décortiquer la politique commerciale voulue par Donald Trump. Le président américain, qui avait imposé la semaine dernière des surtaxes douanières de 25% au Canada et au Mexique, a finalement accordé un sursis d’un mois à ses voisins et principaux partenaires commerciaux pour qu’ils puissent mettre en place les mesures qu’il réclame. Mexico a, par exemple, commencé à déployer 10.000 soldats à sa frontière Nord afin de juguler les flux migratoires. Sam Stovall, directeur des investissements de CFRA Research, relève que Donald Trump a été « si rapide à offrir un sursis au Mexique et au Canada, qu'on se dit qu'il essaie peut-être de déclarer rapidement victoire, sans que cela ne change grand-chose d'un point de vue commercial ».
Les surtaxes douanières vis-à-vis de la Chine, de 10%, sont de leur côté bien entrées en vigueur hier. Pékin a immédiatement annoncé des mesures de rétorsion, avec différentes taxes sur un éventail d'importations américaines. Un flou demeure quant à un potentiel entretien entre Donald Trump et Xi Jinping. Quand bien même le président américain a affirmé devant la presse ne « pas [être] pressé » de discuter avec son homologue chinois, un échange téléphonique aurait pu avoir lieu hier. Toujours est-il que des responsables de la Réserve fédérale (Fed) ont à nouveau prévenu que des droits de douane supplémentaires risquent d'alimenter l'inflation, laissant penser que la banque centrale américaine pourrait préventivement ralentir l'assouplissement de sa politique monétaire.
Pleins phares sur les résultats
Sur le plan statistique, on s'intéressera ce mercredi aux résultats des enquêtes de janvier auprès des directeurs d'achats dans le secteur des services, avec l'indice définitif PMI en zone euro, qui devrait confirmer la faiblesse de sa croissance à 51,4 points, et son équivalent ISM pour les Etats-Unis, attendu stable à 54. Les opérateurs se pencheront aussi sur les prix à la production de décembre en zone euro et, à 14h15, sur l'enquête ADP des créations d'emplois dans le secteur privé américain le mois dernier. Le consensus table sur 150.000 embauches nettes, contre 122.000 en décembre.
La saison des résultats bat, par ailleurs, son plein. Alphabet a fait état, hier après la clôture, d’un chiffre d’affaires en hausse de 12% sur un an au quatrième trimestre, à 96,5 milliards de dollars. On notera que les ventes de la division Cloud de la maison-mère de Google ont certes progressé de 30% sur un an, à 11,96 milliards de dollars, mais à un rythme moins important qu'au troisième trimestre. Les analystes attendaient ainsi une croissance annuelle de 32,5%, selon le consensus fourni par LSEG.
De ce côté-ci de l’Atlantique, deux valeurs du Cac 40 ont publié avant l’ouverture ce mercredi. Crédit Agricole a annoncé des résultats records au titre de son quatrième trimestre, tirés par ses activités d'assurances et de gestion d'actifs ainsi que sa banque de financement et d'investissement. Le résultat net part du groupe s’est établi à 1,69 milliard d'euros, soit une hausse de 27% sur un an et davantage que le consensus compilé par ses propres soins, qui ressortait à 1,32 milliard d'euros.
TotalEnergies a, de son côté, enregistré un résultat net part du groupe de 15,8 milliards de dollars en 2024. Cela représente une baisse de 26% sur un an, notamment en raison d'un contexte de baisse des prix et de demande incertaine en matière de carburant. Le bénéfice a néanmoins progressé de 8% en variation séquentielle au quatrième trimestre, alors même que celui de certains de ses concurrents a reculé sur cette période. La compagnie pétrolière a indiqué prévoir d’investir entre 17 et 17,5 milliards de dollars courant 2025, dont 4,5 milliards dans les énergies bas carbone.
La première capitalisation boursière européenne, Novo Nordisk, a vu son bénéfice net bondir de 21% sur un an en 2024, à 13,5 milliards d'euros. Le chiffre d’affaires annuel du laboratoire pharmaceutique a progressé de 25%, pour s’établir à 38,9 milliards d’euros. Le groupe danois a déclaré s'attendre à une croissance des ventes entre 16% et 24% cette année, une prévision plus faible que celle dévoilée il y a un an, car la demande diminue pour son médicament contre l'obésité Wegovy et celui contre le diabète Ozempic, qui contiennent le même ingrédient actif.
A noter, par ailleurs, que Honda et Nissan pourraient selon Reuters interrompre les négociations qu'ils ont ouvertes sur une possible fusion d’ici à 2026. Des désaccords se seraient fait jour entre les deux constructeurs automobiles japonais, alors que le premier aurait proposé au second de devenir une filiale. Le conseil d’administration de Nissan prévoirait de se réunir prochainement à ce sujet.
Source Investir