Un accord commercial en vue entre les Etats-Unis et la Chine

11/06/2025
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L’indice Cac 40 a adopté un train de sénateur depuis onze séances, soit depuis le 26 mai, quand il avait gagné plus de 1%. Petits pas en avant ou en arrière, cette valse lente reflète bien l’attentisme des investisseurs.
La raison de cette prudence est bien connue : depuis le Liberation Day du 2 avril, où la guerre commerciale a débuté, l’horizon s’est assombri et les tensions entre les Etats-Unis et la Chine ont incité les boursiers à la prudence. Depuis deux jours, les négociateurs américains et chinois sont réunis à Londres pour essayer d’aboutir à un accord. Donald Trump a déclaré que les discussions se passaient très bien. Les volte-face du locataire de la Maison-Blanche ont été si nombreuses depuis deux mois que ses déclarations plutôt optimistes sur ces pourparlers leur ont mis un peu de baume au cœur. Il semblerait d’ailleurs qu’un accord ait été conclu dans la nuit au sujet des terres rares, pomme de discorde entre les deux nations. Les présidents américain et chinois doivent maintenant approuver les termes du contrat et comme le diable se niche dans les détails, il n’est pas dit qu’un accord définitif soit signé rapidement.
Suivre les données sur l’inflation
Cette bataille commerciale sera longue, les marchés le savent bien, et les analystes cherchent à en estimer l’impact sur les économies et les résultats des entreprises. Nombre d’entre-elles ont préféré s’abstenir de donner des « guidances » annuelles lors des dernières publications de résultats. Sur le front conjoncturel, les statistiques publiées jusqu’ici n’incluaient pas encore l’impact réel des hausses de taxes réciproques déjà appliquées (+10% sur les produits de tous pays, + 30% sur ceux venant de Chine) et les derniers chiffres étaient faussés par des stockages de précaution. C’est pourquoi les données sur l’inflation américaine de mai qui seront annoncées aujourd’hui, seront très suivies.
Alors que Donald Trump passe son temps à critiquer l’immobilisme de Jerome Powell, il n’est pas dit que la Fed passe bientôt à l’action. La Réserve fédérale navigue à vue et il est probable qu’elle choisisse encore le statu quo lors de la prochaine réunion de son comité des 17 et 18 juin. Le marché table davantage sur un geste en septembre.
Tensions sur l’obligataire américain
Compte tenu de la dette abyssale des Etats-Unis à 123% du PIB et du déficit budgétaire (1.695 milliards de dollars), lequel risque encore de se creuser avec la nouvelle loi portée par Donald Trump sur les réductions d’impôts (big and beautiful bill, un document de plus de 1.000 pages), le marché obligataire donne des signes de fébrilité. Le rendement de l’emprunt du Trésor à 30 ans est remonté à 4,99% hier.
Du côté des entreprises, Fnac Darty a présenté un plan stratégique pour 2030 et vise à cet horizon une marge opérationnelle de plus de 3% (contre 2,3% en 2024) et un dividende minimum d’un euro par action (identique à celui versé l’an dernier).

Source Investir