Depuis un an, le Cac 40 a déjà gagné 18 % et sur les douze derniers mois, seuls quatre (août, septembre, décembre 2022 et mai 2023) ont été négatifs. Et pourtant, les commentaires de gérants sur les risques encourus par les marchés « surévalués » ne manquent pas. « Les places boursières sont mûres pour une correction » peut-on lire çà et là et les éditos prévoyant un prochain effondrement des indices fleurissent dans la presse anglo-saxonne, notamment dans le Financial Times. Vont-ils avoir raison ? On le saura à l’issue de cette semaine déterminante. Nos précédentes newsletters ont déjà évoqué à quel point l’agenda des prochains jours allait être chargé, avec notamment 32 sociétés du Cac 40, qui présentent leurs comptes semestriels. Seront-ils à la hauteur des espérances des analystes financiers, sachant que le consensus FactSet table sur hausse de 6 % des bénéfices à six mois pour les firmes du Stoxx 600 ? La question du « pricing power » sera au cœur de la problématique pour cet opus et aussi pour la seconde partie de 2023, car l’inflation, notamment des salaires, ne faiblit pas et devrait peser sur les marges, surtout dans les services. La baisse du prix des matières premières devrait avantager les industrielles. Au-delà des résultats passés, ce sont surtout les discours des directions sur les perspectives pour le second semestre qui seront scrutées, sachant que tout abaissement de « guidance » est toujours lourdement sanctionné en Bourse.
Pour une fois, la macroéconomie pourrait passer au second plan. Pourtant, le programme est là aussi extrêmement lourd, puisque la Fed et la BCE vont rendre leur verdict sur leur politique monétaire mercredi et jeudi. Tout comme pour les résultats, les décisions sur les taux (on attend une augmentation de 25 points de base des deux côtés de l’Atlantique) seront moins déterminantes que les prévisions des banquiers centraux pour les mois à venir. Aux Etats-Unis, la Fed pourrait lever le pied, car le rythme de hausse des prix commence à ralentir. Cela n’empêche pas certains experts « faucons » de prédire deux autres resserrements en octobre et en novembre. En Europe, la situation est plus délicate, car l’inflation demeure forte et la conjoncture se dégrade de plus en plus. Hier, a été dévoilé un indice PMI composite (services et industries) pour la zone euro en baisse à 48,9 en juillet, après 49,9 en juin. La BCE pourrait ainsi décider de son montrer moins stricte à l’automne, afin d’éviter le plongeon de plusieurs pays en récession (l’Allemagne y est déjà). Les consommateurs souffrent notamment de la hausse du coût des emprunts et des prix des denrées alimentaires.
L’agenda de ce mardi est peu chargé en comparaison de celui des trois prochains jours. En Allemagne à 10 heures, on prendra connaissance de l’indice Ifo du climat des affaires de juillet et aux Etats-Unis, à partir de 15 heures, on aura l’indice S&P CoreLogic des prix de l’immobilier de mai et à 16 heures, l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board de juillet.
Sur le front des entreprises, les poids lourds LVMH et EssilorLuxottica annonceront leurs résultats semestriels après Bourse.
Ce matin, Dassault Systèmes a remis sa copie. Au deuxième trimestre, pour un chiffre d’affaires en progression de 5% à 1,45 milliard d’euros, la marge opérationnelle s’est établie à 31% et le résultat net part du groupe a progressé de 7% à 371,6 millions. Le groupe a réaffirmé ses objectifs annuels.
Pour le premier trimestre de son exercice, Alstom a annoncé une croissance organique de 7,6 % de ses ventes, à 4,2 milliards d’euros et les prises de commandes ont atteint 3,9 milliards. Le groupe a également confirmé ses prévisions pour l’ensemble de l’année, y compris un ratio commandes sur chiffre d’affaires au-dessus de 1.
Enfin, Edenred a fait état d’une « forte dynamique » au premier semestre, grâce au rachat de la plateforme Reward Gateway. Le bénéfice net semestriel a grimpé de 18,8% à 202 millions, pour des facturations en hausse de 26,1% à 1,16 milliard. Pour 2023, le groupe table sur un Ebitda compris entre 1,02 et 1,09 milliard, contre 836 millions en 2022.
Source Investir