La Réserve fédérale entre en scène

09/12/2025
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C'est mercredi 10 décembre au soir que la Réserve fédérale américaine rendra sa décision de politique monétaire et qu'elle donnera surtout, par la même occasion, des indications sur ses intentions pour 2026. Si une baisse des taux est quasi acquise à l'issue de cette réunion de deux jours qui débute ce mardi, rien n'est moins sûr concernant le nombre de mouvements supplémentaires qui sont en ligne de mire pour l'année prochaine.

En attendant, les opérateurs retiennent leur souffle et mettent le pied sur la pédale de frein sur les marchés. Hier, la Bourse de Paris a terminé à l'équilibre ou presque (-0,08%) mais les places américaines ont fait preuve de davantage de retenue, succombant à quelques dégagements : Dow Jones, S&P 500 et Nasdaq Composite ont lâché de 0,2 à 0,5%. Les contrats sur Cac 40 laissent entrevoir une nouvelle ouverture globalement stable.

Powell attendu au tournant

« L'évolution des marchés ces deux dernières semaines intègre déjà la très forte probabilité d'une baisse de 25 points de base, estime Stephen Kolano, directeur des investissements chez Integrated Partners, cité par CNBC, pour une raison très improbable, s'ils ne baissent pas les taux, c'est fichu. Je pense que les marchés perdraient de 2 à 3%. » Mais au-delà de cette baisse de taux, c'est le discours de Jerome Powell, le président de la Fed, qui sera étudié mot par mot, tout comme le « dot plot » - graphique à points qui rassemble les anticipations de chaque membre du FOMC - sera décortiqué en vue d'y déceler des indications quant à la politique monétaire de ces prochains mois outre-Atlantique.

Pour Stephen Kolano, toujours, Jerome Powell continuera de privilégier une approche fondée sur les indicateurs économiques, d'autant que les données privées ADP de novembre, publiées la semaine dernière, ont traduit une dégradation plus marquée du marché du travail. Le mandat du président de la Fed expirant en mai 2026, cela pourrait le rendre relativement indifférent aux anticipations du marché concernant l'évolution des taux l'année prochaine, a-t-il ajouté. « Je ne serais pas surpris que Jerome Powell dise : ‘Nous avons baissé les taux, et maintenant, nous devons vraiment surveiller les données', et il s'arrêtera juste avant d'adopter une position trop restrictive (…) Si les baisses de taux sont repoussées plus tard durant l'année 2026, alors nous devrions observer, je pense, une pression à la baisse plus importante sur le marché au cours du premier semestre. » Kevin Hassett, le conseiller économique à la Maison-Blanche et proche de Donald Trump, candidat sérieux au poste suprême de la Réserve fédérale, a déclaré qu'il serait irresponsable de la part de cette dernière de dévoiler un calendrier concernant l'évolution des taux d'intérêt au cours des six prochains mois.

Du côté des entreprises, les informations sont maigres, très maigres.

Renault a annoncé qu'il allait produire en France deux modèles de citadines électriques pour l'américain Ford. Stellantis et Bolt s'associent pour leur part sur un projet de véhicules autonomes. Spie a réalisé une petite acquisition, celle de l'allemand Cyqueo, dans le domaine de la cybersécurité. Cette société a réalisé un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros en 2024.

Source Investir