Le Cac 40 a bien commencé la semaine, mais ce rebond intervient après un recul hebdomadaire (-0,77%). Or, ce petit jeu de yoyo qui s’effectue dans un couloir étroit entre 7.200 et 7.400 points dure depuis trois mois et il est difficile de savoir quelle direction l’indice va finir par prendre.
On devrait y voir plus clair à l’issue des deux grands rendez-vous de cette semaine : le premier, demain, avec les données sur l’inflation aux Etats-Unis (elle devrait avoir augmenté en août par rapport à juillet à cause des prix de l’énergie) et surtout jeudi, avec la réunion du conseil de la BCE.
Pour Alexandre Baradez, le responsable de l’analyse marchés chez IG France, il n’y aura pas de nouvelle hausse de taux aux Etats-Unis, le 20 septembre, « mais le discours de Jay Powell devra rester très ferme. Il ne faudrait surtout pas que le marché s’imagine que la guerre contre l’inflation a été gagnée et que la Fed baisse sa garde » dit-il. La Réserve fédérale devrait orienter son discours vers un maintien des taux au niveau élevé actuel (5,25%-5,50% pour les Fed funds) pour encore longtemps. L’inflation américaine est en train de ralentir, tout comme la croissance d’ailleurs. Le chiffre des emplois vacants est tombé sous la barre des 9 millions le mois dernier, son plus bas niveau depuis mars 2021. De plus, les licenciements ont augmenté en août selon l’étude Challenger (focus sur de nombreux secteurs). Enfin, la consommation devrait finir par être moins vigoureuse. L’épargne accumulée pendant la Covid n’existe plus et les taux de crédit revolving sur les cartes de crédit dépassent 15%. Enfin, il ne faut pas négliger l’impact du remboursement des prêts étudiants (9 milliards de dollars par mois ne vont pas être dépensés). Alexandre Baradez ne serait pas étonné que le PIB américain s’infléchisse dans les prochains mois. Ce scénario devrait permettre une repentification de la courbe des taux par une détente de la partie courte.
Une possible hausse des taux de la BCE
Concernant l’Europe, le tableau est plus sombre. La récession est proche, surtout en Allemagne, mais cela ne devrait pas empêcher la BCE de continuer à durcir sa politique. Tel est l’avis de l’expert d’IG France, mais il n’est pas partagé par tous. En réalité, il n’y a pas de consensus sur l’action de la BCE cette semaine. Alexandre Baradez attend un nouveau relèvement des taux pour freiner la hausse des prix qui demeure excessive. « Si la BCE devait passer son tour ce jeudi, ce serait un très mauvais signal pour les marchés » estime-t-il.
En Chine, de meilleurs indicateurs ont soutenu la tendance en Europe hier. Depuis quelques semaines, le gouvernement distille de « petites » annonces pour soutenir son économie, notamment le secteur immobilier. Ces initiatives bien que modestes, rassurent sur la mobilisation de Pékin afin d’éviter une chute trop brutale de la conjoncture.
Quant au cours du baril de Brent qui reste voisin de 90$, son envolée récente tient davantage de tensions géopolitiques que de l’équilibre offre-demande. La faible croissance chinoise milite pour un repli des cours du pétrole dans une fourchette plus raisonnable de 70-80$. En Europe, il est surtout important que les prix du gaz n’augmentent pas, ce qui est le cas en ce moment.
Dans l’agenda du jour, les opérateurs découvriront l’indice ZEW du climat économique pour la zone euro et l’Allemagne. Enfin, on suivra la présentation par Apple de ses nouveautés, un show toujours très observé par Wall Street.
Sur le front des entreprises, Interparfums a annoncé une progression de 24% de ses ventes semestrielles à 396,1 millions et un bond de 43% de son bénéfice net à 77,6 millions. Le groupe a confirmé ses prévisions annuelles et indiqué tabler sur une marge opérationnelle entre 18% et 19%. Enfin, TotalEnergies va prolonger le plafonnement du prix des carburants (à 1,99 euro le litre) tant que les prix resteront élevés.
Source Investir