Tous les voyants repasseraient-ils au vert ? Rassurés en début de semaine par la conclusion d’un accord commercial entre le Japon et les Etats-Unis, les marchés ont poussé un ouf de soulagement lorsque sont sorties quelques jours plus tard les informations selon lesquelles le président américain Donald Trump s’apprêterait à signer avec l’Union européenne un texte qui prévoirait 15% de droits de douane. « Les investisseurs sont optimistes à propos des négociations commerciales, mais aussi à propos de l'économie, de la trajectoire de l'inflation et des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu », a commenté auprès de Reuters Sam Stovall, stratégiste en chef de CFRA Research.
Les solides données de l'emploi américain, publiées hier, ont affaibli les attentes concernant des baisses imminentes de taux par la Réserve fédérale (Fed). Les opérateurs prévoient désormais 42 points de base de réduction d'ici à la fin de l'année selon Bloomberg, la première baisse devant intervenir lors de la réunion de politique monétaire d'octobre et non celle de la semaine prochaine.
Il faut dire que le président de la banque centrale, Jerome Powell, a désormais le temps pour lui. Le président Donald Trump a déclaré qu'il n'était finalement pas « nécessaire » de le limoger, contrairement à ce qu’il souhaitait jusqu’ici. « Les marchés estiment qu'il y a plus de chances désormais que Jerome Powell maintienne un ton ferme, a déclaré à Bloomberg Hebe Chen, analyste chez Vantage Markets. La probabilité d'un assouplissement rapide s'est estompée, car la dynamique politique et les indicateurs économiques renforcent une position plus prudente de la Fed. »
Le moral des ménages français au programme
L’agenda macroéconomique est léger ce vendredi. Les investisseurs prendront connaissance, avant l’ouverture, des résultats de l'enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages français de juillet. Selon Oddo BHF, « le moral reste en berne. L'inflation fait moins peur qu'il y a deux ans, mais les ménages s'inquiètent du chômage futur. Vu la gravité des déficits, la politique budgétaire se doit d'être restrictive. Le gouvernement prévoit des mesures propres à mécontenter tout le monde. »
L'Allemagne publiera à 10 heures son indice du climat des affaires Ifo de juillet, attendu en hausse. Mais « le climat des affaires semble pris entre des forces opposées », note Oddo BHF. D’un côté, les exportateurs sont soumis aux tarifs américains et au dumping chinois. De l'autre, le programme d'envergure d'investissement public améliore le sentiment des acteurs économiques. Aux Etats-Unis, enfin, les commandes de biens durables de juin seront dévoilées à 14h30. Après une hausse de 16,4% en mai, elles devraient reculer de 10% en juin selon les anticipations du consensus Bloomberg.
Quatre publications du Cac 40 depuis hier soir
Au chapitre des entreprises, le bal des résultats semestriels du Cac 40 s’est poursuivi depuis la clôture hier. Carrefour a fait état d'une hausse de son chiffre d'affaires de 3,7% sur un an en données comparables au premier semestre, à 46,56 milliards d'euros. L’enseigne de grande distribution a, par ailleurs, annoncé être entrée en négociations exclusives avec NewPrinces Group en vue de la cession de ses activités en Italie afin d’améliorer sa croissance, sa rentabilité et sa génération de trésorerie.
Le chiffre d’affaires semestriel de LVMH s’est établi à 39,81 milliards d'euros sur les six premiers mois de l’année, en baisse de 3% sur un an à taux de change et périmètre constants. Le numéro un mondial du luxe (aussi propriétaire d’Investir) a enregistré un bénéfice net de 5,69 milliards d'euros sur la période, ce qui représente une baisse de 22% par rapport à la même période de 2024. Le cash-flow disponible a, pour sa part, augmenté de près de 30%. Un acompte sur dividende de 5,50 €, identique à celui de 2024, sera distribué début décembre.
Michelin a fait état hier soir d'une baisse de 3,4% de ses ventes au premier semestre, conformément aux attentes, la baisse des volumes de vente ayant partiellement été compensée par la hausse des prix de vente. L’équipementier automobile a enregistré des facturations à 13,03 milliards d'euros sur la période, au cours de laquelle il a notamment accusé une baisse de 6,1% des volumes de pneus.
Enfin, Bureau Veritas a fait état ce matin d'un chiffre d'affaires de 3,19 milliards d'euros, en hausse de 5,7% par rapport au premier semestre 2024. Le spécialiste du contrôle et de la certification a généré un bénéfice net de 322,3 millions d'euros sur la période, soit une hausse de 37,6% sur un an. Il a confirmé ses objectifs financiers pour l’ensemble de l’exercice, à l’occasion de cette publication.
Source Investir