La cible d’une inflation ramenée à 2% semble encore lointaine. L’Allemagne a annoncé hier que la hausse de l’indice des prix à la consommation a ralenti de 6,4% à 4,3% sur un an entre août et septembre, un plus bas depuis le début de la guerre en Ukraine. Si le marché s’est réjoui de la nouvelle, le Cac 40 ayant notamment progressé de 0,6%, ces chiffres ne sont pas assez bons selon l'économiste en chef de la banque néerlandaise ING en Allemagne, Carsten Brzeski : « A première vue, les données macroéconomiques renforcent le scénario d’une pause de la Banque centrale européenne en octobre. Toutefois, une pause ne marquera pas forcément la fin du cycle de hausse. » Et de poursuivre : « Compte tenu de l'inquiétude de la BCE quant à sa crédibilité en matière de lutte contre l'inflation, de la crainte d'un désancrage des anticipations d'inflation et de ses piètres antécédents en matière de prévision, le risque de nouvelles hausses de taux reste élevé. »
Vers un plus bas de deux ans pour le PCE core américain
Après avoir pris connaissance de données fraîches en la matière outre-Rhin hier, les opérateurs découvriront en tout début de matinée la situation en France. Les prix à la consommation devraient avoir augmenté de 0,2 point, à 5,9% sur un an, en septembre dans l’Hexagone. La même information sera dévoilée à 11 heures pour l’ensemble de la zone euro. Le consensus établi par Bloomberg table sur un tassement à 4,5% en première estimation de septembre, après 5,2% le mois précédent. Hors alimentation et énergie (données dites « core »), la hausse est estimée à 4,8%, contre 5,3%.
Aux Etats-Unis, l’indice PCE des dépenses de consommation personnelle, jugé plus pertinent que celui des prix à la consommation car plus proche du panier moyen réel des ménages, sera dévoilé en début d’après-midi. L’indicateur, très largement surveillé par la Réserve fédérale – dont les taux directeurs ont été maintenus à leur plus haut niveau de 22 ans lors de la réunion de politique monétaire de la semaine dernière –, devrait d’après Bloomberg ressortir en hausse de 0,5% sur un mois et de 3,5% sur un an en données globales. En données « core », un ralentissement à 3,9% sur un an serait observé. Ce qui marquerait un plus bas depuis septembre 2021.
A noter que, du côté des valeurs, Nike a annoncé jeudi avoir dépassé les estimations de Wall Street pour son bénéfice du premier trimestre, la hausse des prix de ses chaussures de sport et de ses vêtements ayant permis de compenser le fléchissement de la demande et les pressions persistantes sur les coûts. De quoi faire grimper ses actions d'environ 8% dans les échanges prolongés.
Source Investir