Un retour sous les 7.000 ?

03/10/2023
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Fidèle à sa mauvaise réputation, le mois de septembre a viré au rouge à hauteur de 2,5% pour le Cac 40, portant à 3,6% la glissade du troisième trimestre. La remontée des taux d’intérêt à marche forcée pour freiner l’inflation a conduit les boursiers à prendre leurs bénéfices, notamment sur les valeurs de croissance. Toutefois, le seuil des 7.000 pour le Cac 40 a été préservé.
Quid du mois d’octobre ? Commençons par les points positifs : aux Etats-Unis, le « shutdown » vient d’être évité. Il est clair que la fermeture des administrations aurait été du plus mauvais effet. Désormais, les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, et les démocrates (ils contrôlent le Sénat) disposent de 45 jours pour se mettre d’accord autour du financement du gouvernement fédéral.
Autre élément rassurant, la valse des étiquettes a ralenti outre-Atlantique : l’inflation « core », c’est-à-dire hors alimentation et énergie, qui est le baromètre le plus suivi par la Réserve fédérale, s’est établie à 3,9% en août contre 4,3% le mois précédent. Aussi, la Fed devrait le prendre en compte pour la prochaine décision de politique monétaire. Comme un statu quo avait prévalu en septembre à l’issue de sa précédent réunion, le marché s’était dit qu’un nouveau tour de vis était possible avant la fin de l’année. Désormais, un doute « positif » pourrait s’installer, si la tendance à la détente sur les prix devait se poursuivre. John Williams, le président de la Fed de New York, a estimé que la banque centrale pourrait, en effet, en avoir fini avec les hausses de taux. La tendance est la même en zone euro, avec une inflation « core » à 4,5% en septembre contre 5,3% en août. Pour François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, le niveau actuel des taux directeurs est « approprié ».
Enfin, dernière lueur d’espoir à court terme, l’activité manufacturière en Chine a progressé. Or, c’est la première expansion de cet agrégat depuis six mois. Par ailleurs, la « Golden Week » (marchés fermés pendant la semaine de vacances pour la Fête nationale) se présente bien, avec un rebond du tourisme dans tout le pays. Selon Aurel BGC, les réservations d’hôtels et les ventes de billets sur Trip.com ont été multipliées par 20 sur un an et près de 13 millions de personnes devraient se rendre à Pékin (+ 22% par rapport à 2019) selon un média d’Etat.
Des taux obligataires trop élevés
Toutefois, des zones d’ombre demeurent, qui pourraient conduire le Cac 40 sous les 7.000 à court terme, à commencer par le niveau élevé des rendements obligataires des deux côtés de l’Atlantique. Malgré les derniers chiffres un peu meilleurs sur les prix, le dix ans américain a franchi les 4,70 % hier, un plus haut depuis 16 ans. Etant donné que l’objectif d’inflation de 2% est encore loin, la politique monétaire devrait demeurer restrictive pour encore de longs mois et personne ne se risque encore à évoquer une baisse des taux en 2024.
Par ailleurs, les cours du pétrole restent proche de 90$ et la réunion de l’OPEP+ de mercredi ne devrait pas changer la donne. Rappelons qu’au début du mois de septembre, l’Arabie saoudite et la Russie avaient annoncé vouloir prolonger jusqu’à la fin de l’année leur restriction de production. Aucune déclaration particulière n’est attendue, sachant que le haut niveau actuel convient très bien aux gros producteurs.
Enfin, la récession qui couve en Europe devrait freiner la croissance des profits des entreprises. La Bourse fera le tri entre les sociétés capables de traverser cette période sans trop d’encombres et les autres. Depuis la publication hier des indices PMI de la production en zone euro pour le mois de septembre, en recul à 43,4, soit largement sous la barre des 50, l’inquiétude du marché s’est accentuée.
Dans l’agenda du jour, n’oubliez pas de regarder l’enquête Jolts, qui donnera une idée sur les emplois disponibles aux Etats-Unis en août. Il faudrait une augmentation des postes vacants, permettant d’anticiper un marché de l’emploi moins vigoureux, ce qui pourrait détendre l’atmosphère à Wall Street, en attendant les chiffres mensuels officiels publiés vendredi.
Le promoteur chinois endetté Evergrande, dont le patron est suspecté d’infraction, a demandé une reprise de cotation à Hong Kong pour ce matin et le titre était en forte hausse à l’ouverture. Enfin, la banque centrale d’Australie a laissé ses taux inchangés.

Source Investir