L’emploi américain va donner le tempo aux marchés

06/10/2023
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De premières estimations ont rassuré les marchés. Alors que le rapport ADP communiqué mercredi a montré que le secteur privé américain a créé moins d'emplois qu'anticipé en septembre, d’autres données ont suggéré hier que le nombre d’inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis continue de dépasser les 200.000. Les opérateurs font preuve d’attentisme des deux côtés de l’Atlantique – le Cac 40 a fini à l’équilibre hier, malgré la chute record d’Alstom (-37,58%) en raison d’un avertissement sur son flux de trésorerie disponible, tout comme les principaux indices de Wall Street.
Il faut dire que le rapport officiel concernant l’emploi américain, qui paraîtra ce vendredi après-midi, est dans tous les esprits ces derniers jours. Cet indicateur économique, le plus important de la semaine pour les investisseurs, pourrait donner des indications quant aux toutes prochaines décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed). Le consensus formé par Bloomberg table sur 170.000 créations de postes dans le secteur non agricole, après 187.000 en août, pour un taux de chômage en repli de 0,1 point à 3,7% de la population active. Le salaire horaire moyen devrait avoir augmenté de 0,3% sur un mois et de 4,3% sur un an, comme en août.

Fin de cycle
La présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly, a déclaré que la banque centrale américaine pourrait ne pas avoir besoin de relever à nouveau les taux, étant donné que la politique monétaire est bien ancrée en territoire restrictif et que les rendements obligataires ont récemment progressé. « Il pourrait encore y avoir une poignée de relèvements [des taux directeurs], mais nous approchons de la fin du cycle, a estimé auprès de Bloomberg Thua Ha Chow, responsable de l'investissement obligataire Asie chez Robeco. Nous avons traversé l’année sans que l’économie américaine ne se brise, ce qui devrait plutôt donner confiance à d’autres banques centrales. »
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, s’est également voulue rassurante, estimant que la perspective d’une récession mondiale s’éloigne. L’institution a néanmoins souligné que la croissance reste très inégale et plus faible que ce qui pouvait être observé avant la pandémie de Covid-19. La saison des résultats semestriels, qui s’apprête à démarrer, devrait – au moins en partie – permettre de se faire une idée à ce sujet. D'après des données IBES de LSEG, les entreprises du S&P 500 devraient afficher au troisième trimestre un chiffre d'affaires en hausse de 1,6% sur un an en moyenne. Verdict au cours des prochaines semaines.

Source Investir