Avant de se pencher sur la saison des publications du troisième trimestre, qui sera officiellement lancée demain à Paris avec le point d’étape de LVMH pour la période juillet-septembre, les investisseurs s’attelleront ce lundi à évaluer l’impact des événements du week-end sur les marchés. Je pense évidemment, ici, à l’attaque surprise menée par le Hamas samedi contre Israël. Plus de 700 Israéliens ont été tués depuis le début de celle-ci et 2.150 ont été blessés, a annoncé l'armée israélienne dans un nouveau bilan publié lundi matin. En représailles, cette dernière a également frappé dans la nuit de dimanche à lundi « plus de 500 cibles » sur la bande de Gaza pour tenter de reprendre le contrôle face aux combattants du Hamas et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mis en garde contre une guerre « longue et difficile » en perspective.
Le risque d’embrasement de la région est tel que les cours pétroliers flambent ce lundi matin, le baril de Brent se négociant à plus de 87 dollars, en hausse de près de 4% par rapport à vendredi. Les opérateurs craignent désormais un choc d’offre sur le marché de l’or noir largement contrôlé par l’Opep, alors qu’ils se préparent parallèlement à un conflit plus large après que les Etats-Unis ont annoncé l’envoi de navires de guerre dans la région. D’autant que le Wall Street Journal a de son côté rapporté que des responsables iraniens avaient aidé le Hamas à planifier son attaque contre Israël, ce qui risque de déclencher une réponse du pays à l’encontre de Téhéran. Autres conséquences directes de l’attaque du week-end : l’or et le dollar, valeurs refuges par excellence, s’apprécient sensiblement ce lundi matin. « Les investisseurs ont beaucoup à réfléchir », estime Kyle Rodda, analyste chez Capital.com, qui se réfère à l’Histoire : « En fin de compte, ces événements ont tendance à n'avoir qu'un impact à court terme sur les marchés financiers, et il est probable qu'il en sera de même cette fois-ci. Les investisseurs pourraient être nerveux pendant quelques jours, jusqu'à ce que les risques d'escalade aient clairement diminué », avance-t-il.
LVMH et les banques américaines
S’ils garderont évidemment un œil attentif à l’évolution de la situation au Proche-Orient, l’attention des investisseurs se portera, également, sur les premières publications trimestrielles de la semaine. À Paris, c’est une nouvelle fois LVMH qui lancera le bal ce mardi après la clôture. Le géant du luxe sera suivi par Publicis, dont le chiffre d’affaires du troisième trimestre sera dévoilé ce jeudi avant l’ouverture des marchés. Aux Etats-Unis, les grandes banques ouvriront cette nouvelle saison de résultats, avec un tir groupé ce vendredi (Wells Fargo, Citigroup et JPMorgan), auquel on peut ajouter la publication du géant de la gestion d’actifs BlackRock et celle du poids lourd de la santé United Health.
Côté macroéconomie, la semaine sera rythmée par de nouvelles données sur l’inflation au mois de septembre, avec la publication d’indices IPC pour l’Allemagne ce mardi, les Etats-Unis jeudi puis la France vendredi. Celles-ci devraient révéler une forte décélération de la hausse des prix à la consommation outre-Rhin, tandis qu’un quasi-stabilité est attendue pour les deux autres économies par rapport à août. Les prix à la production, pendant des prix à la consommation, pour le mois de septembre aux Etats-Unis seront également publiés ce mercredi (à 14h30). La semaine sera, enfin, émaillée de multiples interventions de banquiers centraux, parmi lesquels Christine Lagarde, la présidente de la BCE, qui prendra la parole trois fois, à commencer par ce mardi à 14 heures.
Les Bourses européennes sont attendues en baisse ce lundi en raison des incertitudes géopolitiques au Proche-Orient, qui devraient par ailleurs alimenter la nervosité des investisseurs et engendrer de la volatilité.
Source Investir