De l'espoir dans les initiatives diplomatiques

17/10/2023
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La situation au Proche-Orient monopolise l’attention des marchés depuis les terribles attaques terroristes du Hamas en Israël. A l’approche d’une contre-offensive dans la bande de Gaza, des initiatives diplomatiques ont eu lieu afin d’éviter un embrasement et Joe Biden est attendu en Israël.
Si la guerre devait impliquer d’autres puissances arabes pétrolières, l’approvisionnement en or noir pourrait être perturbé, ce qui affecterait encore davantage l’offre mondiale. Cette dernière est déjà restreinte depuis la décision de l’Arabie saoudite et de la Russie d’abaisser leur production jusqu’en 2024. En 1973, ce qui avait provoqué le premier choc pétrolier fut la décision des pays de l’OPEP (50% de la production mondiale de l’époque) de fermer les vannes, ce qui avait entraîné une multiplication par 20 des prix en dix ans depuis le point bas de 1970 à 1,8$. Aujourd’hui, c’est différent, les Etats-Unis sont devenus, avec le gaz de schiste, le premier producteur du monde et l’OPEP ne pèse plus que 35% de l’offre totale.
Il fait peu de doute que l’Iran est derrière l’organisation islamiste, dans le but de saper le récent rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite. Mais, pour l’heure, il n’y a pas de preuve de l’aide directe de Téhéran et les Etats-Unis ont limité leur engagement militaire. Les investisseurs guettent donc les déclarations des dirigeants iraniens en faveur du Hezbollah. En effet, ce pays a la capacité de bloquer le détroit d’Ormuz, un bras de mer par lequel transitent près de 20% de la consommation mondiale de pétrole. Selon les projections à 2024 de Goldman Sachs, tout recul de 100.000 barils par jour de la production iranienne (elle est de 3 millions de barils par jour) par rapport à sa base de référence estimée, provoquerait une augmentation de 1$ du prix du baril.
L’Inflation fait de la résistance
Si la région devait s’embraser, les cours du pétrole pourraient ainsi retrouver leur plus haut historique (autour de 146$). Depuis vendredi, les prix restent proches des 90$ le baril. Dans l’hypothèse d’une forte augmentation des prix à la pompe, les efforts des banquiers centraux pour juguler l’inflation seraient mis à mal. Les experts de Groupama AM estiment que les dernières publications macro-économiques américaines ne permettent pas de baisser la garde. L’excès de demande de travail par rapport à l’offre estimée à 3,3 millions suggère qu’une inflation salariale ne peut être écartée. Enfin, les récents chiffres sur l’épargne des Américains montrent que le « matelas » représenterait 600 milliards de dollars au lieu des 450 milliards estimés précédemment, ce qui soutiendra encore la consommation. Sans parler de données un peu meilleures sur les prix de l’immobilier et du fret. Du coup, les risques de nouvelles tensions inflationnistes se sont renforcés.
Toutefois, malgré une récente détente, le niveau actuel des rendements obligataires équivaut, selon de nombreux économistes, à une augmentation d’un quart de point des Fed funds. En outre, l’environnement géopolitique pourrait inciter la Fed à passer son tour. Des précisions à ce sujet seront peut-être données par Jerome Powell, jeudi, lors de son intervention devant l’Economic Club de New York. Dans ce contexte, il sera intéressant de suivre la publication, cette après-midi, des données sur les ventes au détail de septembre aux Etats-Unis.
Sur le front des résultats trimestriels des entreprises, dans l’agenda du jour aux Etats-Unis, Bank of America, Bank of New York Mellon, Goldman Sachs, Lockheed Martin et Johnson & Johnson vont remettre leur copie.

Source Investir