Après avoir accusé, la semaine dernière, un cinquième repli hebdomadaire consécutif (-2,67%), soit une séquence inédite depuis mars 2020 et le début de la crise sanitaire, la Bourse de Paris devrait s’offrir une petite bouffé d’oxygène ce lundi matin. Au plus bas, en clôture, depuis le mois de janvier 2023 à 6.816 points ce vendredi face à la flambée des rendements obligataires et aux craintes d’un embrasement au Proche-Orient, le Cac 40 pourrait s’extirper de ses plus bas plurimensuels à la faveur de nouvelles plus rassurantes en provenance d’Israël au cours-du week-end.
Les inquiétudes quant à un possible élargissement du conflit opposant Israël et le Hamas à l’ensemble du Moyen-Orient se sont en effet quelque peu atténuées après que le Hamas a accepté de libérer deux otages américains et que l'aide a commencé à transiter par la frontière égyptienne avec la bande de Gaza samedi et dimanche. Si la situation ne s’est pas davantage envenimée, une véritable désescalade n’apparaît pas encore à l’horizon, Israël ayant simultanément intensifié ses raids aériens sur Gaza en préparation de la « prochaine phase », tout en réaffirmant que le Hezbollah risquait d’entraîner le Liban dans une guerre régionale plus vaste. Preuve, toutefois, d’un léger apaisement des tensions au cours du week-end : les cours pétroliers et les rendements obligataires ont tous deux reflué ces deux derniers jours, celui du bon du Trésor américain à 10 ans s’étant notamment quelque peu éloigné du seuil symbolique des 5% au-delà duquel il était brièvement passé jeudi soir.
19 groupes du Cac attendus cette semaine
S’ils surveilleront évidemment l’évolution de la situation au Proche-Orient ces prochains jours, les opérateurs porteront également leur attention sur les publications trimestrielles des entreprises, dont la cadence va nettement s’accélérer cette semaine. Démarrée sur une note mitigée (Publicis et Pernod Ricard ont rassuré, tandis que Renault ou LVMH ont relativement déçu le marché), cette nouvelle saison ne laissera que peu de place à l’erreur pour les fleurons de la cote tricolore. Dix neuf d’entre eux dévoileront leurs comptes cette semaine, dont cinq dès demain (Eurofins Scientific, Hermès, Kering, Orange et Michelin). Quatre publieront ensuite leur point d’activité mercredi (Air Liquide, Dassault Systèmes, Worldline et Carrefour), avant que huit composantes du Cac 40, soit 20% de l’indice, ne se jettent à l’eau ce jeudi, dans ce qui sera la plus grosse séance de publications trimestrielles de cette saison. TotalEnergies, Schneider Electric, BNP Paribas et Saint Gobain feront notamment partie de cette fournée. Sanofi et Safran fermeront la marche ce vendredi.
A l’international aussi, la semaine sera chargée en résultats, en particulier ceux des poids lourds de Wall Street. Tous les GAFAM, à l’exception d’Apple, s’apprêtent en effet à faire part de leurs comptes estivaux, à commencer par Microsoft et Alphabet ce mardi. Et au milieu de tout ça, les données macroéconomiques seront également scrutées de près par les investisseurs, à quelques jours de la prochaine réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne et moins d’une semaine de celle de la Réserve fédérale américaine. Si Christine Lagarde devrait, sauf tremblement de terre, annoncer un statu quo sur les taux en Europe ce jeudi (à 14h15), un léger doute subsiste quant à la décision de Jerome Powell et des autres responsables de la Fed (mercredi 1er novembre).
Ces derniers auront de nombreuses statistiques à se mettre sous la dent sur l’état de l’économie américaine cette semaine, avec des indicateurs PMI d’activité dans les secteurs manufacturier et des services aux Etats-Unis (mardi), des données sur les permis de construire et les ventes de logements neufs (mercredi), le PIB trimestriel et les commandes de biens durables (jeudi) et, enfin et surtout, l’indice PCE « core » des prix à la consommation des ménages vendredi, à 14h30. Et à tout cela faut-il encore ajouter une prise de parole de Jerome Powell (mercredi) et trois de Christine Lagarde, toujours susceptibles de faire réagir les marchés. Bref, une semaine chargée en perspective.
Source Investir