Trop d’incertitudes

24/10/2023
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Même après cinq semaines consécutives de baisse, il peut paraître opportun de ne pas se précipiter pour acheter. Risque d’embrasement au Proche-Orient, rendements obligataires au plafond et probable récession en Europe poussent à garder le pied sur le frein.
En effet, même si deux nouvelles otages ont été libérées et que la diplomatie a retardé l’entrée des chars israéliens dans Gaza, la situation peut dégénérer à tout moment. En attendant, c’est le marché pétrolier qui prend la température dans cette zone et les prix se sont un peu détendus, revenant de 93,79$ vendredi à 90,15$ ce matin. Le pire scénario pour les marchés financiers serait une implication d’autres puissances arabes pétrolières dans le conflit, ce qui pourrait perturber ou bloquer l’approvisionnement en or noir. C’est ce qui s’était produit lors du premier choc pétrolier de 1973 (l’OPEP avait fermé les vannes). Aujourd’hui, la situation apparaît moins tendue, car les Etats-Unis sont devenus, avec le gaz de schiste, le premier producteur du monde, mais l’OPEP (35% de l’offre totale) conserve un pouvoir de nuisance non négligeable, d’autant que la Russie (OPEP+) serait certainement d’accord pour gêner les pays occidentaux.

Rendements élevés
L’autre grande menace pour les actions, c’est la remontée continue des rendements obligataires aux Etats-Unis, avec un taux à 10 ans qui a retrouvé hier les 5%, un point haut depuis 2007, avant de se replier à 4,8462%. Malgré onze relèvements de taux en 18 mois, le pays ne parvient pas à suffisamment freiner son économie pour juguler l’inflation. L’excès de demande de travail par rapport à l’offre suggère notamment que les salaires pourraient encore progresser, ce qui inciterait les Américains à maintenir un rythme soutenu de dépenses. Le discours de la Fed reste donc ferme et elle ne cesse de promettre des taux élevés pour longtemps, ce qui ne fait pas l’affaire de la Bourse. Cela dit, comme le niveau actuel des rendements obligataires s’apparente à une augmentation d’un quart de point des Fed funds, un autre tour de vis lors du prochain comité paraît toutefois peu probable.
En Europe, compte tenu de l’environnement géopolitique, la BCE pourrait également passer son tour, ce jeudi, à l’issue de sa réunion de politique monétaire. Des précisions à ce sujet seront peut-être données par sa présidente Christine Lagarde lors de son discours. En attendant, on suivra les indices PMI « flash » qui devraient signaler une contraction de l’activité en octobre.

Objectifs confirmés
Sur le front des trimestriels, la saison bat son plein. Pas moins de 19 entreprises du Cac 40 rendent leur copie dans la semaine, dont trois avant l’ouverture et deux après la clôture (Kering et Michelin).
Orange a annoncé pour le troisième trimestre un chiffre d’affaires stable à 10,99 milliards d’euros. Le groupe confirme ses prévisions annuelles et versera un acompte sur dividende de 0,30 euro par action.
Eurofins Scientific a fait état d’un repli de 4,2% de ses revenus à neuf mois, à 4,82 milliards d’euros mais maintient ses objectifs pour les exercices 2023 à 2027.
Enfin, Hermès a publié des ventes en hausse de 7,3% au troisième trimestre, à 3,37 milliards d’euros, avec un ralentissement en Asie mais pas de rupture de tendance aux Etats-Unis. Le groupe « poursuit l’année 2023 avec confiance » et confirme ses perspectives à moyen terme.

Source Investir