Les résultats n’éclipsent pas les décisions de politique monétaire

27/10/2023
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Si les entreprises publient à la chaîne, les investisseurs ne perdent pas pour autant de vue les décisions de politique monétaire des grandes banques centrales. La Banque centrale européenne, dont les gouverneurs se sont réunis hier, a opté pour un statu quo : le taux de facilité de dépôt a été maintenu à 4%. « Nous pensons que le cycle de hausse des taux de la BCE est terminé et que la décision prise aujourd'hui de les maintenir à 4% se prolongera jusqu'en 2024. La hausse des prix de l'énergie présente un nouveau risque de hausse de l'inflation globale, mais la croissance modérée et le ralentissement de l'inflation de base devraient empêcher de nouvelles hausses de taux », avance Gurpreet Gill, stratégiste en marchés obligataires chez Goldman Sachs Asset Management, qui « table sur une réduction des taux à partir du troisième trimestre de l'année prochaine ».
La Réserve fédérale américaine prendra, à son tour, sa décision la semaine prochaine. Des données économiques solides, dont une croissance de 4,9% en rythme annualisé du produit intérieur brut des Etats-Unis au troisième trimestre – un pic de près de deux ans –, ont alimenté les inquiétudes des investisseurs à propos de sa politique de resserrement monétaire. « Cela contredit l'idée que la Fed pourrait commencer à baisser les taux en 2024, estime Greg Bassuk, directeur général d'AXS Investments. Alors que ces données sont solides, de manière ironique, elles exacerbent les préoccupations des investisseurs. » La tendance est toutefois à la hausse des inscriptions au chômage outre-Atlantique, ce qui souligne les signes de faiblesses du marché de l’emploi malgré la croissance économique.

Données américaines et résultats français
Sur le front macroéconomique, les données fraîches seront essentiellement américaines ce vendredi. Le département du Commerce publiera, à 14h30, la statistique des revenus et dépenses des ménages du mois de septembre. Les premiers sont attendus en hausse de 0,4%, comme en août, tandis que les secondes devraient avoir augmenté de 0,5% (contre +0,4% le mois précédent). L’indice PCE des dépenses de consommation personnelle, que la Fed surveille de près en amont de sa réunion, est attendu en hausse de 0,3% sur un mois et de 3,4% sur un an. L’indice core (excluant l’alimentation et l’énergie) est anticipé en hausse de 0,3% sur un mois et de 3,7% sur un an, après 3,9% en août.
Suivra, à 16 heures, l’indice définitif de confiance du consommateur tel que calculé par l’Université du Michigan pour le mois d’octobre. Il devrait être confirmé à 63 points, après 68,1 en septembre. La composante des anticipations d’inflation à un an devrait également l’être, à 3,8%, contre 3,2% en septembre. A noter que, dans cette semaine fournie en matière de résultats outre-Atlantique, quatre compagnies sur cinq ont dépassé les attentes de Wall Street. Les analystes anticipent désormais une croissance du chiffre d'affaires total des entreprises du S&P 500 de 2,6% sur un an. On surveillera, ce jour, l’accueil réservé à la publication de la compagnie pétrolière Chevron, composante du Dow Jones.
En France, deux membres du Cac 40 ont publié avant l’ouverture. Safran a fait état d'une hausse de 25,9% en données organiques de ses facturations sur les neuf premiers mois de l'année. L’équipementier aéronautique a confirmé ses perspectives pour 2023, avec un objectif de résultat opérationnel courant de 3,1 milliards d'euros. Sanofi a, pour sa part, publié un chiffre d'affaires net en hausse de 3,2% à taux de changes constants, à 11,96 milliards d’euros, au titre du troisième trimestre. Le laboratoire pharmaceutique, qui a confirmé ses objectifs de rentabilité pour 2023, a aussi déclaré envisager une cotation séparée en Bourse de son activité Santé Grand Public fin 2024.