Alors que le Cac 40 vient d’aligner un sixième repli hebdomadaire consécutif pour la première fois depuis 2010 à l’issue d’une semaine marquée par des plongeons historiques au sein de l’indice phare (-59% pour Worldline, -20% pour Sanofi), ce dernier, qui évolue désormais à près de 800 points de son pic d’avril, devrait s’offrir une respiration ce lundi. Ne serait-ce que technique, ce rebond devrait également être favorisé par la légère détente observée sur les cours pétroliers ainsi que sur les rendements des obligations d’Etats. La demande envers les actifs refuges a de fait diminué après que l’action militaire d’Israël à Gaza s’est déroulée de manière plus prudente qu’initialement craint par les marchés.
Ceux du Moyen-Orient, ouverts le dimanche, ont en effet montré peu de signes de panique au lendemain de l’envoi, par Israël, de troupes et de chars dans le nord de la bande de Gaza. L'indice de référence de la Bourse de Tel-Aviv, le TA-35, a progressé de 1,3% dimanche, réduisant sa perte à 11% depuis l'infiltration du Hamas le 7 octobre. Au lieu d'une invasion terrestre massive, scénario redouté par la communauté internationale, l'armée israélienne a adopté une approche plus mesurée face aux pressions politiques exercées par ses principaux alliés, Etats-Unis en tête. « L'offensive terrestre d'Israël dans la bande de Gaza aura probablement un impact limité à long terme sur les marchés d'actifs, à moins que le conflit ne s'étende à d'autres régions, comme l'Iran », juge Spencer Hakimian, fondateur du fonds spéculatif Tolou Capital Management à New York.
La Fed, Apple et 5 sociétés du Cac 40
Si l’actualité géopolitique demeure chargée et constitue toujours un facteur de risques pour les marchés, les investisseurs ne pourront pas non plus négliger la macroéconomie, à deux jours d’une nouvelle décision de la Fed sur ses taux, ni la microéconomie, en pleine saison de publications trimestrielles. Moins dense que la précédente, cette semaine verra tout de même cinq composantes du Cac 40 dévoiler leurs comptes trimestrielles : Bouygues (pour le compte du troisième trimestre de son exercice décalé), Stellantis et Thales ce mardi, avant Axa jeudi et Société générale vendredi. A l’international, ce seront les comptes d’Apple, toujours première capitalisation mondiale, qui seront particulièrement scrutés par les investisseurs jeudi.
Auparavant, l’attention des opérateurs se focalisera plutôt sur les données macroéconomiques, avec la publication des indices des prix à la consommation d’octobre pour l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne (où il est remonté à 3,8% en rythme annualisé en octobre ce lundi, après 3,5% en septembre) et la zone euro prévues aujourd’hui et demain. L’actualité majeure de la semaine sera néanmoins la décision des responsables de la Fed sur l’évolution des taux de la Banque centrale ce mercredi. Si Jerome Powell avait clairement évoqué une nouvelle hausse d’ici la fin de l’année à l’issue de la dernière réunion de septembre (à l’issue de laquelle une pause avait été décidée), la Réserve fédérale marche sur des œufs et pourrait bien opter pour une nouvelle pause cette semaine afin d’essayer d’en casser le moins possible. Si l’inflation demeure trop élevée et l’activité très dynamique, avec une croissance du PIB à 4,9% en rythme annualisé au troisième trimestre, celle-ci est « compensée par la hausse des rendements des bons du Trésor », estime Krishna Guha, économiste pour Evercore, société de conseil en investissements. « Beaucoup au sein de la Fed estiment que la hausse des rendements que nous avons constatés équivaut à une nouvelle hausse des taux », souligne Diane Swonk, cheffe économiste pour KPMG.
Source Investir