La porte toujours mal fermée de la hausse des taux
Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse jeudi à l'ouverture après le nouveau statu quo de la Réserve fédérale américaine.
Les taux américains n’ont donc pas bougé hier, comme l’espéraient les investisseurs. A l’unanimité des membres du Board, la Réserve fédérale a laissé inchangés ses indices directeurs, à l’issue du comité de politique monétaire des 31 octobre et 1er novembre : le taux des Fed Funds reste donc dans la fourchette retenue à la fin du mois de juillet, soit entre 5,25% et 5,5%, un niveau inédit depuis plus de vingt ans. Cependant, les responsables monétaires américains ont clairement fait savoir, lors d’une conférence de presse, qu’ils n'étaient pas encore totalement convaincus que le resserrement monétaire serait suffisant pour ramener l'inflation au niveau souhaité de 2%.
Bref, la porte de la hausse des taux reste entrouverte. De quoi faire faire voir quelques chandelles à Wall Street pendant une partie de la séance. Jusqu’à ce que les maîtres dans l’art de lire sur les lèvres, de Jerome Powell - le président, de la Fed - ne parviennent à réchauffer l’atmosphère. Le dirigeant de la banque centrale n'est pas apparu "complètement conservateur", comme ce fut le cas lors de précédentes interventions, a commenté Michael James, directeur de Wedbush Securities, à Los Angeles, dans des propos rapportés par Reuters. “Il n'a pas été aussi assertif à propos du « plus élevé plus longtemps », comme il l'avait été dans le passé. C'est l'élément sur lequel les spéculateurs vont se focaliser, quand bien même Powell a indiqué que « la Fed avait toujours du chemin à parcourir pour atteindre son objectif d'inflation de 2%” a ajouté Michael James.
Divergences
La dure réalité est qu’il reste impossible d’affirmer que l’on se trouve bien à la fin du cycle de hausse entamé en mars 2022 afin d'enrayer l'inflation galopante.
La thème de la monnaie va rester un point de fixation pour les investisseurs, d’autant qu’il va exacerber les divergences entre blocs à l’heure où l’on attend une convergence sur le principe d’une pause, que doit confirmer la décision de la banque d’Angleterre aujourd’hui à 13h.
Les logiques sont très différentes de part et d’autre de l’Atlantique : le troisième trimestre se conclut par une hausse du PIB de 4,9% aux Etats-Unis, contre un repli de 0,1% dans la zone euro. De ce côté-ci de l’Atlantique l’idée de garder plus longtemps des taux au sommet reste acceptable. En revanche la perspective de nouveaux relèvements en Europe ferait l’effet d’un couteau planté dans le dos d’une croissance défaillante…
Du côté des entreprises, Technip Energies a confirmé ce matin ses prévisions pour 2023, en dépit d’un recul de ses résultats au troisième trimestre. Axa présentera ses propres chiffres trimestriels après bourse. Les investisseurs suivront notamment l’évolution des ratios de sinistres et de coûts en assurance-dommages. A l’international, on attend avec impatience les résultats du trimestre d’Apple (après la clôture de Wall Street), et surtout des détails sur les perspectives de ventes d’iPhone, alors que le ralentissement en Chine risque de peser sur la demande.
Source Investir