Inquiétude pour les Etats-Unis avant une semaine de publications

13/11/2023
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Moody’s s’inquiète pour les Etats-Unis avant une semaine chargée sur le plan économique

Alors que la saison des publications trimestrielles touche déjà à sa fin et qu’une large majorité des fleurons de la cote tricolore (77% des groupes du Cac 40) ont dévoilé un point d’étape conforme ou supérieur aux attentes, les rares (Worldline, Alstom, Sanofi) pour qui cela n’a pas été le cas ayant subi de lourdes déconvenues, l’attention des opérateurs va se reporter sur l’actualité macroéconomique cette semaine.

Dans un contexte où l'agence de notation Moody's a abaissé vendredi à « négative », au lieu de « stable », sa perspective sur la note de crédit (maintenue à AAA) des Etats-Unis, en pointant des déficits budgétaires toujours très importants, les données publiées cette semaine revêtent une importance encore accrue. Et au premier rang de celles surveillées par les investisseurs, l’inflation aux Etats-Unis occupe toujours une place de choix. L’évolution de l’indice IPC (des prix à la consommation) au mois d’octobre, qui sera publiée mardi (à 14h30) sera donc susceptible de faire bouger les marchés. Le consensus mise sur une décélération de cette hausse des prix à +3,3% sur un an pour le mois écoulé, après 3,7% en septembre. Un chiffre inférieur au consensus pourrait acter le fait que la Réserve fédérale américaine en a fini avec son cycle de resserrement monétaire, et serait donc bénéfique aux marchés actions.

En Europe aussi, une décrue de l’inflation est attendue dans les principales économies. A commencer par la France, où l’indice IPC (publié à 8h45 mercredi) est attendu à +4% en octobre sur un an, contre +4,9% en septembre. La décélération devrait être encore plus violente en Italie, où l’indice IPC devrait chuter à +1,8% en octobre contre plus de 5% le mois précédent. Pour la zone euro dans son ensemble, les analystes interrogés tablent sur un indice des prix à la consommation encore en hausse de 4,2% sur le mois écoulé, soit 0,3% de moins qu’en septembre. Toujours sur le Vieux continent, les investisseurs s’attarderont sur les prévisions économiques d’automne que la Banque centrale européenne (BCE) dévoilera mercredi. Toujours très attendues par les économistes, celles-ci livrent les tendances anticipées par l’institution sur les principales données (PIB, inflation, chômage, etc.) et peuvent se révéler déterminantes dans l’analyse de sa future politique monétaire. Sa présidente, Christine Lagarde, s’exprimera deux fois sur le sujet cette semaine (jeudi à 12h puis vendredi à 9h).

Une rencontre Xi-Biden

Parallèlement, de nouveaux signes de dégel des relations entre les États-Unis et la Chine apparaissent avant le sommet de mercredi entre Joe Biden et Xi Jinping, Pékin envisageant -entre autres- de mettre fin à l’interdiction des ventes de Boeing 737 Max aux compagnies locales. « Les planètes commencent à s'aligner et montrent que les deux parties ont de meilleures intentions » observe Helen Zhu, responsable des investissements chez Nan Fung Trinity HK Ltd, interrogée par Bloomberg TV. « Nous ne nous attendons pas à une lune de miel ni à une solution permanente mais nous pourrions bénéficier d'une période de grâce avant les élections américaines de l'année prochaine », a-t-elle poursuivi.

Au volet microéconomique, les opérateurs auront en revanche moins d’éléments à se mettre sous la dent que les semaines précédentes. Parmi les publications notables, le poids lourd du ferroviaire Alstom révèlera ses comptes à mi-exercice ce mercredi, après avoir toutefois déjà prévenu que son flux de trésorerie serait largement négatif en 2023-2024 – ce qui lui avait valu un plongeon de près de 40% en une séance début octobre. Coface et Soitec dévoileront également des points d’étape, respectivement mardi et mercredi, tandis que de grands noms sont encore attendus à l’international (Home Depot mardi, Infineon, Tencent et Cisco mercredi ou encore Walmart, Alibaba et Siemens jeudi).

Source Investir