Un plus bas de trois mois sur le dollar hier ? C’est à remarquer. La tendance à brader le billet vert illustre une confiance croissante dans la perspective de voir la Réserve fédérale renverser la vapeur en baissant ses taux, et ce dès le mois de mai prochain. Les bons du trésor américain acquiescent : l’échéance deux ans, la plus réactive aux anticipations sur les taux est tombée, hier, à 4,68 %, un plus bas depuis le début du mois d’août.
Rien n’est gagné pour autant, comme le montrent les premières indications disponibles sur la séance du jour. Le Cac 40 s’afficherait sans direction marquée à l'ouverture. Les contrats à terme sur le FTSE à Londres suggèrent un recul de 0,29%, contre un Dax à Francfort, et un EuroStoxx 50 stables. Les investisseurs attendent la publication de l’inflation en zone euro et aux Etats-Unis demain jeudi, après des commentaires encourageants de certains responsables de la Réserve fédérale hier.
Le repli du dollar -à son niveau le plus faible depuis août également, contre un panier de six grandes devises- s’est en effet accéléré après des déclarations de Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, classé parmi les membres de la Fed aux positions les plus dures, estimant qu’il y avait peu de chance que les taux continuent à monter et qu’un recul était possible si l’inflation continuait à refluer. Trois à cinq mois de baisse consécutive des prix, montrant que l’objectif d’une inflation à 0,2% est réaliste, seront nécessaires, selon le responsable, pour en arriver à un point d’inflexion de la politique de taux américaine. Le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee, a renforcé ces propos en rappelant que l'inflation globale diminuait à un rythme qui n'avait pas été observé depuis les années 1950. La hausse des prix sur douze mois aux Etats-Unis est revenue à 3,2% au mois d’octobre, contre un pic de 9,2% en juin 2022.
Le regain d’optimisme sur les taux se retrouve dans l'outil FedWatch du CME Group : les attentes du marché monétaire concernant une baisse des taux d'au moins 25 points de base en mai 2024 sont passées d'environ 50% avant les commentaires des responsables de la banque centrale à près de 63%.
Optimisme à conforter
Le "Livre beige", le rapport périodique de la Fed, attendu ce soir à 20h, viendra conforter, ou pas, ce sentiment, en permettant d’évaluer si la réponse de l’économie à l’actuelle politique monétaire restrictive répond aux attentes, alors que le marché du travail américain reste très dynamique. Les données sur les dépenses de consommation personnelle - l'indicateur d'inflation préféré de la banque centrale- et l’inflation en zone euro viendront compléter le tableau demain jeudi.
En séance, on attend des données sur l'évolution des prix à la consommation en Espagne puis en Allemagne, ainsi qu’un reflet du sentiment économique dans la zone euro avec l’indice de la commission européenne pour le mois de novembre. L’après-midi, la statistique la plus susceptible d’influencer les anticipations des investisseurs sera la deuxième estimation du PIB américain du troisième trimestre.
Peu d’actualité du côté des entreprises : en France, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky a pressé la direction de Casino de vendre des hypermarchés et supermarchés dans le cadre de l'accord de "lock-up" signé en octobre, a rapporté mercredi le Financial Times, citant trois personnes au fait des discussions. Quadient publiera son chiffre d'affaires du troisième trimestre et SII ses résultats du premier semestre 2023-2024. A l'international, l'éditeur de logiciels et composante du Dow Jones Salesforce présentera ses comptes annuels. Du fait d'un environnement dégradé pour les entreprises, le groupe pourrait avoir du mal à atteindre les anticipations du marché.
Source Investir