Une nouvelle statistique est venue conforter, hier, les espoirs des investisseurs de voir un desserrement de la politique monétaire se profiler à l’horizon. L’enquête mensuelle du cabinet ADP a révélé que le secteur privé américain n’a créé que 103.000 postes en novembre. C’est bien moins que les 130.000 escomptés par le consensus. A noter que le salaire annuel a, par ailleurs, enregistré sa plus faible progression en deux ans, augmentant de 5,6%. Une baisse de forme pour le marché de l’emploi, qui devra être confirmée par les données du département du Travail vendredi après-midi.
Les marchés n’ont désormais plus que cela en tête, alors qu’approche la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed). Les gouverneurs de la banque centrale américaine se réuniront les 12 et 13 décembre pour évoquer les ajustements à venir des taux directeurs – actuellement compris entre 5,25% et 5,5%. Une décision de statu quo, la troisième d’affilée, est largement attendue. Les opérateurs seront néanmoins à l’affût des commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, pour se faire une idée de la date et de l’ampleur d’une première baisse de taux.
Sur le Vieux Continent, les marchés veulent croire à l’hypothèse de six baisses successives de 25 points de base par la Banque centrale européenne (BCE) en 2024 – ce qui ramènerait les taux directeurs aux alentours de 2,5%. Un sentiment que Deutsche Bank a renforcé hier, faisant part d’une prévision d’une baisse de 150 points de base sur l’ensemble de l’année. « Les craintes relatives à l’inflation s’effacent, a jugé Prashant Newnaha, stratégiste chez TD Securities. Les banques centrales pensent en avoir fait assez et ne pas devoir laisser les taux dans un champ trop restrictif. »
Des mouvements au sein du Cac 40 ?
Ce jeudi, les investisseurs pourront prendre connaissance d’une nouvelle salve de statistiques pour aiguiser leur opinion. Aux Etats-Unis, l’emploi reste le sujet brûlant. A 14h30 seront dévoilées les inscriptions hebdomadaires au chômage, qui devraient, selon le consensus Bloomberg, ressortir à 222.000 (contre 218.000 la semaine précédente). Avant cela, à 11 heures, aura été publiée une nouvelle évaluation de la croissance du PIB pour le troisième trimestre en zone euro (-0,1% en données préliminaires par rapport au trimestre précédent, après les 0,2% du deuxième trimestre).
Au chapitre des valeurs, on surveillera principalement les décisions du conseil scientifique des indices d’Euronext après Bourse. Alstom et Worldline pourraient devoir quitter le Cac 40, après avoir lourdement chuté en Bourse depuis le début de l’année. A l’inverse, les noms d’Accor, Eiffage ou Sodexo circulent pour les remplacer au sein de l’indice phare de la place parisienne.
Source Investir