Revenu, ce vendredi, à une cinquantaine de points de son pic historique atteint en avril après que de solides données sur l’emploi et les salaires aux Etats-Unis ont étayé les selon lesquelles la plus grande économie du monde sera en mesure d'éviter une récession, le Cac 40 devrait commencer la semaine sur une note calme en l’absence de rendez-vous de premier plan à l’agenda ce lundi. Mais ce sera néanmoins de courte durée, puisque la suite de la semaine sera marquée par de nouvelles réunions des comités de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE), qui statueront respectivement sur leurs taux mercredi (à 20 heures) et jeudi (à 14h15).
La poursuite du ralentissement de l'inflation en novembre aux États-Unis a achevé de convaincre les investisseurs que le cycle de resserrement monétaire de la Fed était terminé, les incitant à miser désormais sur des réductions d’au moins 125 points de base au cours des 12 prochains mois. Ces anticipations ont été ramenées à 110 points de base après la publication de chiffres sur l’emploi non-agricole (NFP), les contrats de swap indiquent maintenant une probabilité de 40% que la Fed réduise ses taux en mars, contre plus de 50% avant la publication de ces données. Pour la décision de ce mercredi, la probabilité d’un statu quo de la Réserve fédérale, dans la fourchette actuelle de 5,25% à 5,5%, s’élève pour sa part à 98,4%, selon l’outil FedWatch de CME Group.
Pas de surprise à attendre de la part de la BCE non plus
L’autorité monétaire de la zone euro, qui se réunit jeudi, devrait laisser ses taux directeurs inchangés, à 4,50% pour le taux de refinancement, 4% pour le taux de facilité de dépôt à 4% et 4,75% pour celui de prêt marginal. « Nous nous attendions à ce que la réunion de la BCE soit un autre non-événement, mais elle semble maintenant susceptible de donner une idée du délai et de la rapidité avec lesquels les décideurs politiques sont prêts à commencer à réduire les taux d'intérêt », avancent les experts de Capital Economics. Plus que les décisions attendues de politique monétaire, ce seront ainsi, une nouvelle fois, les prises de parole des responsables des institutions, Jerome Powell et Christine Lagarde, qui seront scrutées par les opérateurs à la recherche d’indices quant à leurs intentions pour les prochaines réunions. La Banque d’Angleterre, la Banque nationale suisse et la Banque de Norvège seront également sur les rangs cette semaine et, sauf surprise, toutes devraient opter pour un statu quo.
En attendant ces décisions, les opérateurs auront tout de même quelques statistiques à se mettre sous la dent. A commencer par les résultats de l’enquête de novembre de la Fed de New York sur les anticipations d’inflation à un an. Celles-ci étaient ressorties à 3,57% en octobre, au plus bas depuis août, et un nouveau recul sensible alimenterait encore la théorique actuellement dominante sur les marchés selon laquelle la Fed baissera ses taux de plus de 100 points de base en 2024. Jerome Powell a pour rappel récemment prévenu que l’institution souhaitait s’assurer que les prix à la consommation tendent durablement vers l’objectif de 2% avant d’assouplir sa position. Au vu des dernières données, la banque centrale devra cependant « bientôt reconnaître que l’inflation revient rapidement vers sa cible », jugent les experts de Capital Economics. Après avoir atteint un plus haut en plus de 40 ans à 9,1% sur un an en juin, celle-ci, mesurée par l’indice CPI, a en effet nettement décéléré pour s’établir à 3,2% en octobre. Et les chiffres pour le mois de novembre, qui seront dévoilés ce mardi à 14h30, suggèrent un nouveau ralentissement à 3,1% sur un an en novembre. Tout chiffre inférieur à celui-ci pourrait permettre aux marchés de poursuivre leur récent rally et s’orienter vers de nouveaux records. A noter que le Cac 40 dividendes réinvestis (Cac 40 GR) évolue pour sa part, déjà, à un niveau inédit.
Source Investir