La chanson douce de Jerome Powell enchante les marchés
Depuis que la BCE et la Fed ont arrêté de durcir leurs politiques monétaires l’été dernier, la parole a pris le pas sur les actes. Ce ne sont plus les annonces sur les taux directeurs, qui ne bougent plus, qui importent mais, plus que jamais, la teneur des communiqués qui les accompagnent et le discours de Jerome Powell ou de Christine Lagarde lors des conférences de presse qui suivent. Et le moins que l’on puisse dire est que les propos du président de la banque centrale américaine, hier soir, ont fait mouche. Hésitants en début de séance, les grands indices américains ont décollé dès la publication du communiqué pour terminer sur une hausse de l’ordre de 1,4%, Dow Jones, S&P 500 et Nasdaq Composite affichant des progressions quasiidentiques. Le Dow Jones a dépassé son précédent record qui datait de janvier 2022 tandis que le S&P 500 et le Nasdaq Composite n'en sont plus très éloignés.
Baisse des taux de 1,5% en 2024 selon FedWatch
Il est vrai que la Fed a indiqué que la quasi-totalité de ses responsables attendait une baisse des taux directeurs d’ici la fin de 2024. Même les faucons sont devenus colombes. Jerome Powell, lors de la conférence de presse, a été encore plus clair en déclarant « peu probable » que la Fed relève encore ses taux et, plus important, qu’il fallait être vigilant pour éviter « l’erreur de maintenir les taux trop élevés pendant trop longtemps ». Le dot plot qui synthétise les anticipations des membres de la banque centrale table sur une baisse des taux de 75 points de base l’an prochain contre 50 points dans les prévisions de septembre dernier. Le marché est, lui, beaucoup plus offensif : selon l’indicateur FedWatch du CME, la probabilité d’un premier geste sur les taux en janvier ou mars est désormais de 89% et une baisse de 150 points de base sur l’année (potentiellement six abaissements de 25 points de base) est envisagée avec des taux entre 3,75% et 4% dans un an contre 5,25%-5,50% actuellement.
La séance d’aujourd’hui sera également placée sous le signe des banques centrales mais, cette fois, du côté européen puisque la Banque nationale suisse, la Norges Bank (Norvége), la Banque d’Angleterre et la BCE annonceront leurs décisions en matière de politique monétaire. Là encore, aucune modification des taux directeurs n’est attendue mais le ton devrait être nettement plus accommodant dans un contexte de forte baisse de l’inflation. Sans surprise, les marchés européens sont attendus en forte hausse à l’ouverture avec une progression de plus de 1% du Cac 40.
Vivendi va faire des petits
Parmi les valeurs, on suivra Crédit Agricole, qui a annoncé ce matin qu’il ne financera plus aucun projet d’extraction d’énergies fossiles, ainsi que Vivendi. Le groupe, qui sera officiellement de retour dans l’indice Cac 40 après un bref purgatoire de 6 mois, a indiqué hier soir dans un communiqué qu’il allait étudier un projet de scission de ses activités qui seraient chacune cotées en Bourse. Celles-ci seraient structurées autour de Canal+, Havas et une société d’investissement dans la culture et les médias incluant notamment la participation dans Lagardère.
Source IInvestir