La BCE moins pressée que la Fed de baisser ses taux

15/12/2023
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La Bourse de Paris n’a pas réussi à tenir le record touché en séance, à 7.653,99 points, jusqu’à la clôture hier malgré une progression de 0,59%. L’optimisme du marché s’est heurté à la fermeté de la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, qui a assuré que « les taux sont à des niveaux qui, s'ils sont maintenus pendant une période assez longue, apporteront une contribution importante au retour de l’inflation à la cible de 2% ». Et de rappeler la dépendance des décisions de politique monétaire aux statistiques : « Nous avons besoin de plus de données pour mieux comprendre ce qui se passe, et pourquoi l'inflation domestique résiste. Nous avons besoin de données sur les salaires (...) Il y a du travail à faire, et ce travail peut très bien prendre la forme d'une pause. »
L’institution de Francfort, qui a donc maintenu ses taux en l’état, n’a pas évoqué un éventuellement desserrement courant 2024. Les opérateurs scrutaient un commentaire de Christine Lagarde en ce sens, alors que son homologue américain de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a lui annoncé prévoir des baisses de taux l’année prochaine. Le « dot plot » de la Fed, qui synthétise les prévisions de ses principaux responsables, a donné mercredi soir une estimation médiane de 4,6% à fin 2024, ce qui correspond à trois baisses d’un quart de point par rapport à la fourchette actuelle de 5,25%-5,5%, soit une de plus que dans les projections de septembre. « Toute cette année, la Fed a cherché à déterminer si l’inflation ralentissait durablement. Ce doute se dissipant, elle va pouvoir commencer à agir », a estimé auprès de Bloomberg Ed Al-Hussainy, stratège chez Columbia Threadneedle.

Le pouls de l’activité dans le secteur privé
Si la séance de ce vendredi devrait réserver moins de surprises que les précédentes, elle sera tout de même animée par la publication d’une batterie de données macroéconomiques. Avant l’ouverture seront dévoilés les chiffres définitifs de l’inflation en France au mois de novembre, qui devrait être confirmée à 3,8% sur un an en données harmonisées de l’Union européenne, après 4,5% en octobre.
Ce sont toutefois les premières indications concernant l’activité du secteur privé au mois de décembre qui seront scrutées par les investisseurs. Dans la nuit, au Japon, l’indice PMI Jibun est ressorti à 47,7 points, son plus faible niveau depuis février – similaire à celui de septembre 2020, lorsque l’économie sortait du cœur de la crise du Covid-19. Etant inférieur à 50, ce chiffre confirme donc que l’économie se contracte pour un septième mois d’affilée au pays du Soleil levant.
Cette même statistique sera dévoilée pour la zone euro, à 10 heures, puis aux Etats-Unis, à 15h45. Sur le Vieux Continent, l’activité manufacturière devrait s’être améliorée à la marge, à 44,6 points, après 44,2 en novembre, ce qui marquerait le dix-huitième mois consécutif sous le seuil critique des 50 qui sépare croissance et contraction de l’activité. Un léger mieux est également anticipé dans les services, à 49 points, après 48,7, mais encore sous la ligne de flottaison pour le cinquième mois d’affilée. Outre-Atlantique, un sursaut symbolique est espéré à 49,5 points, après 49,4 dans le secteur manufacturier, mais un léger tassement à 50,7 points, contre 50,8 en novembre, est attendu dans les services. Cela marquerait néanmoins un onzième mois consécutif en zone d’expansion.

Source Investir