Pour réussir une ascension, des pauses sont nécessaires. Après 5 semaines consécutives de progression, le Cac 40 reprend son souffle, ce qui est bien normal. A Wall Street, l’avancée est encore plus spectaculaire, puisque le S&P 500 a grimpé durant 7 semaines d’affilée. Quant aux records historiques, ils ont été pulvérisés des deux côtés de l’Atlantique la semaine passée. Les marchés entrent dans une période d’accalmie des fêtes de fin d’année, avec la prochaine traditionnelle trêve des confiseurs (entre Noël et jour de l’An). Cette semaine est la dernière de 2023 qui comprendra cinq séances complètes.
Pour l’heure, l’optimisme prévaut au sujet de l’état de santé des Etats-Unis, où il n’est plus question de relever les taux d’intérêt (Fed funds entre 5,25% et 5,50%). L’économie devrait connaître un « atterrissage en douceur » et l’inflation se stabiliser. La Fed devrait commencer à réduire les taux l’an prochain, peut-être à partir de mars ou avril.
Le consensus se trompe
Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, avertit qu’il y a, selon lui, un décalage important entre les attentes et la réalité. « Le consensus table sur une baisse de 110 points de base des Fed funds. Notre sentiment est qu’il se trompe. » L’expert souligne qu’il existe des tensions inflationnistes persistantes outre-Atlantique que le marché se refuse de voir. « Le doublement de l’inflation super-core (hors alimentation, énergie et logement) en novembre rappelle qu’il faudra encore compter avec de l’inflation l’an prochain » prévient-il. En clair, cela signifie que la Réserve fédérale n’aura peut-être pas autant de marge de manœuvre qu’espéré pour initier une baisse agressive des taux en 2024. Raphael Bostic, le président de la Fed d’Atlanta, se montre également prudent, car il n’entrevoit que deux baisses de taux et pas avant le troisième trimestre 2024.
En Europe, la conjoncture est loin d’être aussi florissante. Mirabaud, dans sa dernière note, indique que les indices PMI publiés la semaine dernière ont montré une septième réduction mensuelle consécutive de l'activité commerciale dans l'ensemble de l'Union, une chute de la production manufacturière pour le neuvième mois consécutif et une contraction de l'activité des services. Ce matin, la Banque de France a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2023 en France, à 0,8% au lieu de 0,9% auparavant.
Les anticipations de repli des taux par le consensus sont agressives (soit un abaissement de 133 points de base). Là aussi, les marchés vont sans doute plus vite que la musique. Tout va dépendre de l’évolution des salaires, qui jusqu’ici n’a pas montré de ralentissement. Bostjan Vasle, membre de la BCE, a jugé prématuré d’évoquer une baisse des taux. Les dernières données importantes relatives à l’évolution des prix (chiffres définitifs de novembre) seront annoncées aujourd’hui pour la zone euro. Le consensus table sur une confirmation des données préliminaires, soit 2,4% sur un an.
Sur le marché du pétrole, les prix du baril de qualité Brent sont remontés juste au-dessus de 78$. L’Agence internationale de l’énergie a revu à la hausse ses prévisions de consommation mondiale pour 2024 à 1,1 million de barils par jour (soit + 130.000 barils). Cela dit, elle estime que l’offre mondiale (hors OPEP+) devrait être supérieure à la demande, ce qui devrait renforcer la pression à la baisse sur le marché pétrolier.
Sur le front des entreprises, Sodexo, le groupe de restauration collective, qui va se scinder en deux, vise l’arrivée en Bourse de ses activités « avantages aux salariés » (titres-restaurant), regroupées au sein de la société Pluxee, le 1er février 2024.
Source Investir