Calme et peu agité

29/12/2023
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Les principales Bourses européennes devraient progresser doucement à l'ouverture, soutenues par les chiffres du chômage américain publiés hier. D'après les premières indications disponibles, le Cac 40 débuterait la séance en hausse de 0,17%. Les contrats à terme suggèrent une avancée de 0,10% pour le FTSE à Londres, de 0,15% pour le Dax à Francfort et de 0,18% pour l'Euro Stoxx 50.
Le grand calme de la dernière séance annuelle est toujours propice à la réflexion. Cette année, la question centrale portera sur la probabilité d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine. Logique : Wall Street reste la locomotive des marchés et les investisseurs se sont laissé convaincre que l’on est bien face à la perspective, non plus seulement d’une stabilisation, mais d’un véritable mouvement de reflux des taux. Avec du grain à moudre : c’est Jerome Powell lui-même, le président de la Réserve fédérale, qui a abordé le sujet de la baisse, ce que Christine Lagarde, à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), n’a pas encore osé faire.
Les dernières prévisions de l’OCDE, qui intègrent cette perspective d’assouplissement monétaire, correspondent au scénario idéal : la croissance du PIB américain pourrait s’être établie à 2,4 % en 2023, avant de refluer à 1,5 % en 2024, puis de rebondir légèrement à 1,7 % en 2025. Des données publiées hier dans la journée, dont les inscriptions au chômage et les ventes immobilières aux Etats-Unis, ont conforté ce tableau d'une économie américaine qui ralentit mais demeure solide.
Visibilité plus réduite en Europe
Vu d’Europe, ce « soft landing » est la condition minimum pour embrayer sereinement sur 2024. Car le Vieux continent a d’autres chats à fouetter. Sur le front des taux, la partie n’est pas gagnée, leur repli risquant d’être remis en cause par de fortes revalorisations salariales. La BCE anticipe, en effet, une hausse des salaires de 4,6 % l’an prochain, puis de 3,8 % en 2025 dans la zone euro. Et ses prévisions de croissance viennent d’être amputées de 0,2 point de pourcentage. La banque centrale attend désormais pour 2024 une augmentation du PIB européen limitée à 0,8%, soit à peine mieux que la croissance de 2023 estimée à 0,6%. Il y a aussi des aléas géopolitiques. Le panel de quarante-huit économistes traditionnellement consultés par le Financial Times met, entre autres, en avant le risque représenté par une victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, qui déboucherait sur le lâchage de l’Ukraine, remis à la charge des Européens, et à la relance d’une guerre commerciale contre l’Europe qui lui serait plus dommageable qu’aux Etats-Unis. Autre terrain de vulnérabilité pour un continent encore largement dépendant de l’extérieur pour ses approvisionnements en hydrocarbures : l’énergie, toujours à la merci d’une onde de choc en provenance des conflits en cours aux évolutions imprévisibles, en Ukraine et à Gaza.
Les entreprises ne troubleront pas la méditation du dernier jour boursier de l’année : aucune publication n’est attendue en cette fin de semaine.

Source Investir