La saison des résultats est bel et bien lancée… et cela se fait ressentir en Bourse. Les publications des banques américaines, qui ont ouvert le bal, ont été diversement accueillies. Alors que Wall Street était fermée lundi, Morgan Stanley a chuté de 4,2% hier après avoir publié un bénéfice trimestriel en baisse tandis que Goldman Sachs a avancé de 0,7% à la suite du bond de son bénéfice. Alors que Boeing (-8%) et Apple (-1,2%) ont aussi plombé la dynamique, les trois principaux indices new-yorkais ont terminé dans le rouge – le Dow Jones a perdu 0,62%, le S&P 500 0,37% et le Nasdaq Composite 0,19%.
Quelques heures plus tôt, le Cac 40 avait lui aussi fini en territoire négatif (-0,18%). L’indice phare de la place parisienne a été sensible aux commentaires de membres de diverses banques centrales. Christopher Waller, l’un des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, a estimé qu'il n'est pas nécessaire de se précipiter pour baisser les taux d'intérêt outre-Atlantique, même s'il s'est dit davantage confiant sur la mise sous contrôle de l'inflation. Son homologue autrichien Robert Holzmann, l'un des plus faucons au sein de la Banque centrale européenne, a lui averti qu’une détente monétaire n’était pas garantie en 2024 au regard de l’inflation et des risques géopolitiques, quand le président de la Bundesbank, l’Allemand Joachim Nagel, s’est contenté de juger le sujet d’un desserrement monétaire prématuré.
De quoi doucher les espoirs des investisseurs les plus optimistes, qui s’attendent à voir la banque centrale américaine baisser une première fois ses taux directeurs en mars. « Ce qui s'est produit [ce mardi] est davantage une forme de consolidation des marchés, en rapport avec l'idée que les investisseurs s'étaient montrés un peu trop optimistes » sur la volonté de la Fed de réduire les taux, a commenté Ross Mayfield, analyste chez Baird. Quand bien même les déclarations des banquiers centraux font régner l’incertitude sur le calendrier, les marchés monétaires continuent de miser sur une première réduction d'un quart de point d'ici à avril, suivie de cinq autres baisses en 2024.
Le Livre beige de la Fed publié dans la soirée
Ce mercredi, les statistiques seront légion. La Chine a indiqué dans la nuit avoir vu son produit intérieur brut progresser de 5,2% au quatrième trimestre en rythme annuel, soit légèrement moins que la hausse de 5,3% anticipée par le consensus Reuters. La production industrielle y a, par ailleurs, progressé le mois dernier de 6,8% en rythme annuel, soit plus que ce qui était attendu par les économistes (+6,6%). Enfin, les ventes au détail – un indicateur permettant d’évaluer la consommation – ont augmenté de 7,4% en novembre, quand les analystes anticipaient une hausse de 8%.
Dans la zone euro, les chiffres définitifs de l’inflation de décembre seront dévoilés à 11 heures. De l’autre côté de l’Atlantique seront publiées, à 14h30, les ventes au détail et l’évolution des prix du commerce extérieur de décembre. Les premières sont attendues en hausse, le consensus Bloomberg tablant sur une augmentation de 0,4% sur un mois, après celle de 0,3% de novembre. La production industrielle, dont les opérateurs prendront connaissance à 15h15, est, elle, attendue stable. Les marchés attendront surtout la publication du Livre beige de la Fed, document préparatoire à la réunion de politique monétaire des 30 et 31 janvier. « L’enquête qualitative devrait dépeindre, une nouvelle fois, un faible niveau de croissance (en retrait de ce que suggère le PIB) », a jugé Oddo BHF.
Côté entreprises, l’actualité sera plus calme que la veille. Aucun résultat n’est attendu aux Etats-Unis, tandis qu’en France seules trois valeurs moyennes (CIS, SMAIO et Virbac) se livrent à l’exercice. A noter que Renault a indiqué avant l’ouverture avoir enregistré une hausse de ses ventes de 9% en 2023, après quatre ans de baisse. Le constructeur automobile a vendu 2,235 millions de véhicules au cours de son exercice annuel.