La Bourse de Paris n'avait pas connu une telle envolée depuis novembre 2022. Ce vendredi, l’indice phare Cac 40 a fait un bond de 2,28%, qui l’a propulsé à 7.634,14points, son plus haut niveau de clôture jamais atteint. Le record absolu touché lors de la séance du 14 décembre dernier à 7.653,99 points n’a pas été ravi... pour l’instant. L’annonce par le leader mondial du luxe LVMH de résultats à nouveau record au titre de 2023 – et ce malgré deux semestres contrastés – et l’optimisme de son président pour 2024 ont créé un emballement sans précédent dans le secteur.
Le titre de la maison de luxe a grimpé de 12,81%, signant sa meilleure performance depuis octobre 2008. Dans son sillage, ses rivaux Kering (+6,59%), Hermès (+6,63%) et, ailleurs en Europe, Richemont (+6,28%) ou Moncler (+8,68%) ont été plébiscités par les investisseurs. Gonflés à bloc après les annonces de LVMH, les stratèges de Barclays ont relevé leur opinion sur les valeurs européennes du luxe à « surpondérer », considérant que leur diversification et leur exposition accrue aux Etats-Unis sont un bon contrepoids aux difficultés de la Chine. Dans le domaine des spiritueux, où opère aussi LVMH, Rémy Cointreau s’est illustré , prenant la tête du SRD. L’action a flambé de 15,16%, la troisième plus forte hausse de son histoire boursière ! Si le groupe qui commercialise les marques de cognac Rémy Martin et Louis XIII a connu un troisième trimestre difficile, entre déstockage aux Etats-Unis et en Chine, la confirmation d’une baisse de 15% à 20% en organique du chiffre d’affaires annuel a rassuré le marché, qui commençait à envisager le pire. « L’annus horribilis de l’exercice 2023-2024 se termine dans deux mois »,a réagi Oddo BHF, maintenant son opinion à « surperformance. »
Dans un tout autre secteur, celui de l’affichage et du mobilier urbain, JCDecaux (+4,83%) a fait état d’une croissance organique bien supérieure à ses attentes au quatrième trimestre, à la faveur d’une forte demande pour les publicités sur écran et au redressement de son activité en gares et aéroports. A l’inverse, STMicroelectronics, lanterne rouge du Cac 40, a perdu 2,61%, doublement pénalisé par les prévisions décevantes d’Intel et l’abaissement de recommandation de Barclays, passé à « pondération en ligne ».
L’actualité sur le front des valeurs a été très riche au point d’occulter les annonces économiques, pourtant de bon augure à quelques jours de la prochaine réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). En décembre, l’indice « core PCE », qui constitue l’indicateur d’inflation préféré de la Fed, est tombé à 2,9% en glissement annuel. Depuis juin, il a reculé de près de 1,5 point de pourcentage, ce qui est considéré comme « spectaculaire » par les économistes. « La variation sur six mois du core PCE, qui est une métrique qui a été récemment mise en avant par Jerome Powell, est désormais inférieure à 2% en rythmeannualisé. Cela tend à montrer que la Fed est en train de remplir son objectif de stabilisation de l’inflation, analyse Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPR AM. Cette désinflation devrait se poursuivre sur les mois à venir en raison de la prise en compte avec retard du fort ralentissement des loyers. Le principal risque à court terme pour le narratif de désinflation sera la publication des ajustements de saisonnalité du CPI le 9 février. »
Source Investir