Le Cac 40 peut-il, comme le S&P 500 l’a encore fait hier soir, atteindre de nouveaux sommets dans les prochains jours ? Il n’en est, certes, pas très loin : il a terminé jeudi à 7.611 points, à 91 points de son sommet du 31 janvier soit 1,2%. Mais pour cela, il faudra compter sur les résultats des entreprises alors que la période de publication bat son plein.
Prudence des banques centrales
Car l’autre moteur des marchés, l’espoir d’une baisse des taux, tourne désormais au ralenti. Les bons chiffres de l’emploi publiés la semaine dernière et les propos des différents membres des banques centrales montrent que les marchés sont allés un peu vite en besogne en espérant une décrue forte et rapide des taux directeurs. Le président de la Fed de Minneapolis, Neil Kashkari, a dit attendre deux ou trois baisses des taux cette année et la gouverneure Adriana Kugler a répété qu’il fallait avoir plus de certitudes avant de les réduire. Du côté de la BCE, Isabel Schnabel, interviewé par le Financial Times a expliqué « qu’une baisse des coûts d’emprunt pourrait provoquer une nouvelle poussée d’inflation”.
Du côté des résultats, la confiance est nette aux Etats-Unis « L'optimisme, essentiellement lié aux résultats meilleurs qu'attendu, continue de maintenir le marché sur un biais positif », a par exemple expliqué Michael James, directeur général de Wedbush Securities, à Los Angeles. De fait, 81% de la grosse moitié des sociétés du S&P 500 qui ont déjà publié leurs résultats ont dépassé leurs attentes selon leurs chiffres de LSEG. En France, la tendance est plus mitigée. Si LVMH avait favorablement surpris, d’autres comme Dassault Systèmes, BNP Paribas et Sanofi avaient plutôt déçu la semaine dernière. Idem pour TotalEnergies hier matin.
Des résultats pour tous les goûts
Vinci a publié mercredi soir de bons résultats, conformes aux attentes du marché, marqués notamment par un bénéfice net part du groupe en progression de 10% à 4,7 milliards et un cash-flow libre record de 6,6 milliards, mais le groupe s’est montré assez prudent pour 2024, anticipant une hausse du chiffre d’affaires moins forte que l’an dernier (+9,9% en organique) et un résultat net proche de celui de 2023 compte tenu de l’impact négatif de la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport longue distance en France qui pourrait coûter 280 millions.
Ce matin ArcelorMittal vient d’annoncer avoir enregistré une perte de 2,9 milliards de dollars au quatrième trimestre ramenant le bénéfice de l’année à moins de 1 milliard. De son côté Kering a indiqué avoir constaté un recul de 4% de ses ventes au quatrième trimestre en données comparables et a averti que son résultat opérationnel courant, en baisse de 15% cette année, reculerait encore l’an prochain en raison d’importants investissements destinés à relancer ses ventes.
Du côté des banques, Crédit Agricole a dépassé les attentes du marché grâce aux solides résultats de son activité de banque d’investissement et à la forte progression de ses profits à l’international. Le dividende va augmenter de 24%. Pour sa part, Société Générale a annoncé une baisse de 60% de son résultat net au quatrième trimestre mais une augmentation de 37% sur l’ensemble de l’exercice. Le dividende, fixé à 0,90 €, s’inscrit en nette baisse par rapport à 2022 (1,70 €).
Publicis, qui avait pris un peu d’avance en dévoilant son chiffre d’affaires en janvier a dégagé une marge opérationnelle de 18%, la meilleure du secteur et conforme aux attentes du marché. Pour l’année en cours, la direction se montre une nouvelle fois très confiante, malgré un contexte macro-économique qui reste difficile, et vise une croissance organique de 4% qui pourrait monter à 5% et une marge opérationnelle stable.
Enfin, dernière des 7 sociétés du Cac 40 à dévoiler ses comptes hier soir ou ce matin, Unibail-Rodamco-Westfield a annoncé une croissance de 6,7% de son Ebitda et la reprise du versement d’un dividende fixé à 2,50€.
Source Investir