C’est ce que l’on appelle un petit coup de froid. Les investisseurs américains ont peu goûté les chiffres de l’inflation pour le mois de janvier, outre-Atlantique, et les principaux indices américains ont accusé le coup. Le Dow Jones a connu sa plus forte baisse depuis un an.
L'indice américain des prix à la consommation a augmenté de 3,1% sur un an et de 0,3% sur un mois, contre 2,9% et 0,2% attendus. Hors composantes volatiles, alimentation et énergie, il a grimpé de 3,9% et 0,4%, respectivement, contre 3,7% et 0,3% prévu. Le mois de janvier a ainsi mis fin à la tendance baissière qui s’était maintenue pendant la majeure partie de 2023 et les opérateurs ont dû revoir leurs prévisions d’évolution des taux d’intérêt de la Fed : les marchés ne s'attendent plus à un mouvement de détente avant juin, et une reprise des hausses de taux de la Fed pourrait même être envisagée. On est loin du schéma optimiste qui anticipait une baisse dès mars !
Les rendements des bons du Trésor américains en ont profité, ceux à deux ans remontant à 4,65%, le niveau le plus élevé depuis la mi-décembre, tandis que ceux des obligations à 10 ans sont désormais en hausse de 35 points de base depuis le début de l'année.
Les places asiatiques ont reculé dans le sillage de Wall Street et l’ouverture est attendue en légère baisse sur les principales places européennes.
Prudence chez Capgemini
Peu de statistiques sont au programme, même si les investisseurs prendront connaissance de la nouvelle estimation de croissance du PIB dans la zone euro pour le quatrième trimestre en fin de matinée, ainsi que de la production industrielle de décembre. Aux Etats-Unis, seuls sont prévus les stocks hebdomadaires de pétrole du département de l’Energie, à 16h30, et une intervention de Michael Barr, vice-président de la Fed en charge de la supervision bancaire, à la National Association for Business Economics, à la clôture de Wall Street (22 heures).
Du côté des entreprises, la montée en température reste très progressive avec deux valeurs du Cac 40 au rapport aujourd’hui. Capgemini a ainsi fait état de résultats conformes aux attentes pour 2023, avec un chiffre d’affaires de 22,4 milliards d’euros (+4,4% à taux de change constants) et une marge opérationnelle de 13,3% (13 à 13,2% prévu). La direction s’est, toutefois, montrée prudente pour la suite, anticipant un ralentissement de la croissance de son chiffre d'affaires en 2024, en raison d’un environnement encore « peu porteur » au premier semestre. Le groupe de services informatiques table sur une croissance organique de 3% en haut de fourchette et une marge opérationnelle de 13,3% à 13,6%.
Il faudra, par ailleurs, attendre ce soir pour connaître les résultats d’EssilorLuxottica. La rentabilité opérationnelle, stable au premier semestre, devrait également l’être sur l’année selon le consensus, qui table sur un niveau de 16,7%.