Porté par les probants résultats annuels, en particulier ceux des champions automobiles (Renault, Stellantis, Michelin) ou encore ceux de Capgemini, le Cac 40 a inscrit de nouveaux records la semaine dernière, tant en séance qu’en clôture. S’il n’est pas parvenu à boucler une séance au-delà du seuil des 7.800 points brièvement franchi en fin de matinée vendredi, le baromètre de la Bourse de Paris affiche tout de même une forme impressionnante, en dépit de statistiques laissant suggérer un assouplissement monétaire plus tardif qu’initialement escompté de la part de la Réserve fédérale américaine. Après les prix à la consommation jeudi, les prix à la production sont de fait également ressortis supérieurs aux attentes, faisant grimper la probabilité d’un statu quo de la Fed en mai à 70% selon la jauge FedWatch développée par CME Group.
Les traders ont par ailleurs révisé leurs anticipations pour le reste de 2024, à tel point que leurs attentes se rapprochent désormais des 75 points de base de réduction évoqués par l’institution monétaire. Les swaps ne prévoient, en effet, plus que 90 points de base de baisse des taux en 2024, contre plus de 150 points de base au début de l’année. Les dernières données ont en outre provoqué une nouvelle poussée sur le marché obligataire, où les rendements des emprunts d’Etats américains à deux et dix ans ont respectivement atteint 4,28% et 4,62%, au plus haut depuis fin novembre.
Cinq résultats du Cac 40 et Nvidia
Pas de quoi freiner le « rallye » des marchés, alimenté par de solides résultats annuels des deux côtés de l’Atlantique. Dans une note adressée à leurs clients vendredi, les stratégistes de Goldman Sachs indiquaient ainsi s’attendre à ce que celui-ci se poursuive et à ce que le S&P 500 grimpe à 5.200 points d’ici la fin de l’année. L’indice préféré des gérants a pour rappel atteint, pour la première fois de son histoire, la barre des 5.000 points début février. Les analystes d’UBS conservent également un biais positif sur les actions. « Les baisses de taux de la Fed ne sont probablement plus très loin, malgré les commentaires mitigés des hauts responsables », estime Solita Marcelli, responsable des investissements pour les Amériques chez UBS Global Wealth Management.
Faute d’actualité majeure, la semaine devrait néanmoins commencer dans le calme, d’autant que Wall Street ne rouvrira ses portes que demain en raison du President’s Day célébré ce lundi. Sur le marché parisien, les investisseurs se concentreront sur la poursuite de la saison des résultats annuels, dont la cadence va ralentir alors que les deux tiers des fleurons de la cote tricolore ont déjà dévoilé leurs comptes. Cinq composantes du Cac 40 se prêteront ainsi au jeu cette semaine, à savoir Air Liquide et Carrefour mardi, avant Danone, Axa et Engie jeudi. De nombreuses publications de membres du SBF 120 sont en revanche au programme, à commencer par Bic, Icade et Forvia ce lundi, avant Bureau Veritas, Accor, Eramet, Imerys, Ipsos, Sopra Steria, Alten, Seb ou encore Plastic Omnium dans les prochains jours.
A l’international, ce seront les résultats de Nvidia qui seront scrutés mercredi, alors que le géant des semi-conducteurs s’est récemment hissé sur le podium des plus grandes capitalisations de Wall Street, derrière Microsoft et Apple. Au chapitre macroéconomique, enfin, les opérateurs s’attarderont sur les « minutes » de la Fed mercredi, toujours à la recherche d’indications quant aux futures baisses de taux de l’institution, tandis que les indices d’activités PMI en France et en Allemagne retiendront l’attention jeudi. En France, toujours, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a abaissé dimanche de 1,4% à 1% la prévision de croissance du PIB pour 2024.
Source Investir