On aura tout intérêt à profiter de cette journée de mercredi, au menu allégé, pour recharger ses accus en vue d’une soirée longue et bien remplie pour les investisseurs. Dans cette perspective, la séance devrait se caractériser par un certain attentisme à Paris, d’autant que le Cac 40 doit aussi digérer les nouveaux records battus hier, même si, comme vendredi dernier, il a manqué de très peu finir au-dessus des 7.800 points franchis juste avant la clôture (à 7.804,54). A une grosse demi-heure de l’ouverture, l’indice s’annonce ce matin en petite hausse, de l’ordre de 0,15%, suffisante toutefois pour repasser au-dessus des 7.800.
Pour sa réouverture après un week-end de trois jours, Wall Street est resté dans le rouge. Le S&P 500 s’est maintenu en deçà des 5.000 points tandis que le Nasdaq a cédé 0,92% dans un contexte de retour des tensions sur les taux d’intérêt, au plus haut depuis fin novembre pour les emprunts d’Etat à 10 ans.
Carrefour augmente son dividende de 55%
Les publications des entreprises se poursuivent avec celle de Carrefour, la seule du Cac 40 à laquelle les investisseurs pourront réagir ce matin. Mais le distributeur n’a pas le poids d’un Air Liquide, dont l’envolée de plus de 8% hier, à de nouveaux sommets historiques, a porté l’indice parisien à ses plus-haut. La capitalisation boursière du spécialiste des gaz industriels s’est hissée à près de 100 milliards d’euros, quand celle de Carrefour se situe à 11 milliards.
Les résultats annuels du distributeur, solides, méritent toutefois d’y prêter intérêt : son chiffre d’affaires de 94,1 milliards d’euros s’est accru de 3,6% (mais de 10,4% sur une base comparable) et son bénéfice net de 23%, à 1,66 milliard. Riche d’un cash-flow disponible de 1,6 milliard (+ 28,5%), Carrefour va proposer un dividende en augmentation de 55%, à 0,87 euro. Le retour à l’actionnaire se traduira aussi en 2024 par un programme de rachat d’actions consistant, de 700 millions d’euros.
A suivre aussi Saint-Gobain, qui aurait des vues, selon l’agence Bloomberg, sur CSR, un concurrent australien dont la cotation a été suspendue à la Bourse de Sydney, où il pèse 2 milliards d’euros.
Le 20 heures de la Fed
Les deux grands rendez-vous du jour sont calés cependant après la clôture des places européennes. Il s’agit tout d’abord, à 20 heures (heure de Paris) du compte rendu, les « minutes », de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (le FOMC), en date des 30 et 31 janvier derniers. Elle s’est conclue par un nouveau statu quo concernant les taux directeurs de la banque centrale américaine, mais la perspective d’une première baisse n’est plus guère espérée avant le mois de juin.
Surtout, sont attendus après la clôture de Wall Street les résultats trimestriels de la star du Nasdaq, Nvidia, ce qui a aussi rendu les investisseurs américains prudents hier. Le fournisseur incontournable de composants pour l’intelligence artificielle s’est déjà offert un gain de 40% à Wall Street depuis le début de l’année, passant devant Amazon et Alphabet (Google) en termes de capitalisation.
Son chiffre d’affaires au titre du quatrième trimestre 2023 est anticipé à 20,38 milliards de dollars par le consensus des analystes, contre …6,05 milliards de dollars un an plus tôt. Le différentiel s’annonce moins spectaculaire pour le bénéfice par action, estimé à 1,71 dollar contre 1,41 dollar pour les trois derniers mois de 2022.
Les marchés réagiront seulement demain à la publication de Nvidia. La journée de jeudi sera extrêmement chargée, cumulant résultats de grands groupes, de très nombreux indicateurs économiques en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que pas moins de six représentants de la Réserve fédérale appelés à s’exprimer dans la journée.
Source Investir