L’agenda économique sur les devants de la scène

27/02/2024
Thumbnail [16x6]

A quand les 8.000 points ? Telle est la question que se posent les boursiers, alors que vendredi, il ne manquait que 0,4% pour l’atteindre. Mais, hier, l’écart s’est quelque peu creusé, le Cac 40 ayant terminé dans le rouge pour la première fois depuis le 13 février (7 séances de hausse et une stable, plus longue série depuis fin 2021).
Le marché a bien besoin de souffler. Il serait même assez sain qu’il redescende un peu plus franchement, avant de repartir vers de nouveaux sommets. Il n’est pas non plus interdit de s’interroger sur les raisons de cette exubérance. Compte tenu de la conjoncture économique morose, notamment au Japon, en Chine et en Europe, l’appétit des opérateurs a été sans nul doute alimenté par une belle saison des résultats. Jusqu’ici, les entreprises ont réussi à maîtriser leurs coûts de façon à maintenir, voire à augmenter leur marge. Les bonnes surprises par rapport aux estimations du consensus ont largement dominé, ce qui a poussé les indices vers des niveaux records. Sans parler des prouesses de certaines sociétés technologiques tournées vers l’intelligence artificielle, telle Nvidia. Les Sept Magnifiques ont affiché une croissance moyenne de leurs profits de 60% sur un an, un rythme qu’il sera sans doute difficile d’égaler à l’avenir.

Gare au PCE jeudi
Cette semaine, c’est la macroéconomie qui va reprendre l’avantage, même si quelques groupes vont encore publier leurs comptes. Le marché anticipe un atterrissage en douceur aux Etats-Unis, mais le recul du rythme de la hausse des prix n’est pas assez rapide pour qu’il s’inscrive dans la trajectoire des 2% d’inflation souhaitée par la Réserve fédérale. C’est pourquoi, jeudi, les investisseurs n’auront d’yeux que pour le PCE, l’indice de consommation des ménages, qui est le baromètre préféré de la Fed pour mesurer l’inflation. C’est la composante « services » de cet indicateur qui sera observée (prix toujours élevés), car celle des « biens » a déjà commencé à s’infléchir. Dans un marché de l’emploi étonnamment dynamique, la composante des salaires sera déterminante. Ce sont en effet les revenus qui déclenchent l’acte d’achat des consommateurs.
Jusqu’ici, le marché anticipait une croissance américaine assez résiliente pour permettre aux grands groupes de continuer à afficher de bons résultats. Ensuite, il s’est fait à l’idée que les taux ne seront pas abaissés avant, au mieux, le mois de juin, tout en tenant pour acquis que la politique monétaire sera assouplie en 2024. Mais attention, « ce scénario Boucles d’or (conjoncture solide, inflation moins forte, abaissement des taux), crée un risque de déception » prévient Neuberger Berman dans sa dernière note. Lorsque les places boursières grimpent de manière inconsidérée, le moindre grain de sable peut provoquer des ventes massives.

Record pour Edenred
Sur le front des entreprises, n’oubliez pas de jeter un œil sur Amazon, qui fait partie depuis hier du prestigieux indice Dow Jones. Plus près de nous, Bouygues a publié ce matin un bénéfice d’exploitation courant des activités de 2,41 milliards (+19%) et un résultat net en progression de 7,4% à 1,04 milliard, pour un chiffre d’affaires de 56 milliards d’euros, en hausse de 6,9%. La direction propose un dividende de 1,9€ par action. Investir est à la vente sur le titre.
Eurofins Scientific, le spécialiste des tests d’analyses biologiques, a vu son excédent brut d’exploitation baisser de 12,8% à 1,2 milliard, le profit net reculer de 49% l’an dernier à 308 millions et les ventes s’infléchir de 2,9% à 6,5 milliards. Les résultats de 2022 avaient été dopés par le Covid 19. Investir est à l’écart sur la valeur. Enfin, Edenred, la société de services prépayés (Ticket Restaurant) a enregistré des revenus record, mais son bénéfice net (267 millions, -30,8%) a été affecté par une amende versée à l’Autorité de la concurrence. Sans cette amende, les profits ont grimpé de 10,3% à 425 millions. 

Source Investir