Propulsé à de nouveaux sommets historiques, en séance et en clôture, par une solide saison de résultats annuels, le Cac 40 semble désormais avoir besoin de reprendre son souffle. Après avoir flirté fin février à environ vingt points du seuil des 8.000 points jamais franchi auparavant, l’indice vedette du marché tricolore subit depuis de légères prises de bénéfices, et reste englué dans un « range » compris entre 7.920 et 7.960 points. Les prises d’initiatives devraient d’ailleurs encore rester limitées ce mercredi matin, avant plusieurs rendez-vous majeurs outre-Atlantique cet après-midi.
Les regards des opérateurs se tourneront notamment, à 16 heures, vers le Congrès américain, où le patron de la Réserve fédérale Jerome Powell tiendra son audition semestrielle devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants. Comme à chacune de ses prises de parole, les investisseurs seront à la recherche d’indications quant à l’évolution de la politique monétaire de l’institution dans les mois à venir. L’homme fort de la Fed devrait réaffirmer qu'il n'est pas urgent de réduire les taux, sans toutefois fournir de calendrier précis quant à la première baisse du loyer de l’argent depuis mars 2020. Les marchés des swaps indiquent, à ce stade, une probabilité de près de 60% d'une réduction des taux lors de la réunion du comité de politique monétaire qui se tiendra les 11 et 12 juin.
L’or et le bitcoin à des sommets
Bien que la date exacte du pivot de la Fed demeure incertaine, la poursuite de la décrue de l’inflation et les craintes relatives quant à la vigueur de l’économie indiquent que le changement de cap de l’institution se rapproche. Une tendance qui soutient l’or depuis plusieurs semaines, la baisse des coûts d’emprunt étant traditionnellement positive pour le métal précieux. Ce dernier, à plus de 2.140 dollars l’once (28 grammes), a ainsi battu son précédent record historique mardi alors que les inquiétudes liées aux perspectives économiques mondiales et à la géopolitique ont également nourri la demande. Et ce n’est pas le seul actif alternatif qui a inscrit un nouveau sommet historique hier, puisque le cours du bitcoin a également dépassé son précédent plus haut datant de novembre 2021, à plus de 69.200 dollars – avant de chuter à 62.000 dollars dans les heures qui ont suivi puis de rebondir progressivement pour s’échanger autour de 66.000 dollars ce mercredi matin. La pionnière des cryptomonnaies a profité, ces dernières semaines, de l’approbation par le gendarme financier d’ETF détenant du bitcoin en direct, ce qui a engendré de massifs flux entrants de la part des investisseurs institutionnels.
Teleperformance doit rassurer le marché
Outre Jerome Powell, plusieurs statistiques de premier plan concernant l’économie des Etats-Unis sont attendues par les investisseurs ce mercredi, à commencer par l’évolution des ventes au détail en janvier (14h30), attendues en hausse de 0,2% sur un mois après leur baisse de plus de 1% en décembre, selon le consensus Bloomberg. L’économie américaine pourrait, par ailleurs, avoir créé 150.000 emplois dans le secteur privé selon les calculs d’ADP Employer Services en février, contre 107.000 un mois plus tôt (14h15). Également à suivre, à 16 heures, les offres d’emplois « Jolts » (pour « Job Openings and Labor Turnover Survey », une enquête mensuelle effectuée par le Bureau of Labor Statistics) du mois de janvier, anticipées à 8,89 millions.
Au chapitre des valeurs, enfin, le marché tricolore attend la publication annuelle de Teleperformance après la clôture. Sous pression depuis plusieurs mois, le gestionnaire de centres d’appels devra rassurer les investisseurs quant au bienfondé de son modèle économique et à la manière dont celui-ci peut s’imbriquer avec l’émergence de l’intelligence artificielle, à ce stade perçue par le marché comme une menace pour le groupe. Parmi les autres résultats, le réassureur Scor a fait part ce matin d’un bénéfice net record, porté par des hausses de tarifs et des catastrophes moins coûteuses en 2023, tandis que le gestionnaire d’actifs Tikehau a confirmé ses objectifs 2026 d’un bénéfice net part du groupe d’environ 500 millions à cet horizon, contre 177 millions en 2023, dont 105 millions au deuxième semestre.
Source Investir