En attendant la BCE

07/03/2024
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Prudence avant l'ouverture ce jour, en amont d'une décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) attendue pourtant sans surprise. Selon les premières indications disponibles, l’indice Cac 40 s’afficherait en recul de 0,16% à l'ouverture. Les contrats à terme sur le FTSE à Londres suggèrent une ouverture sans direction, contre un repli de 0,12% pour le Dax à Francfort, et de 0,10% pour l'EuroStoxx 50. Le niveau des taux européens ne devrait pas changer et la BCE ne devrait que légèrement altérer son discours sur une inflation encore trop élevée pour pouvoir baisser les taux sans données additionnelles. Ce sont surtout les projections économiques mises à jour qui retiendront l’attention pour leur capacité à dessiner le cadre et le calendrier d'un assouplissement monétaire. Le véritable risque pour les investisseurs est que les commentaires de l’autorité monétaire européenne ne contrastent un peu trop avec ceux de la Réserve fédérale américaine.
La langue des banquiers centraux rivalise avec celle des diplomates, faites de conditionnels et de mots soigneusement pesés, pour faire passer un message qui soit à la fois clair et nuancé. Jerome Powell, le président de la Fed s’est livré avec succès à l’exercice hier pour expliquer qu’une baisse des taux était toujours à l’agenda de l’année 2024, sans que les conditions de son déclenchement ne soient encore réunies. « Si l'économie évolue globalement comme prévu, il sera probablement approprié de commencer à réduire la politique de restriction à un moment donné cette année », a d’abord dit le patron de la Fed, avant de poser un « mais …. les perspectives économiques sont incertaines et la poursuite des progrès vers notre objectif d'inflation de 2% n'est pas garantie » , en une phrase qui résume cet art consistant à donner du grain à moudre aux investisseurs sans les lancer sur de fausses pistes. Cela a bien fonctionné à Paris (+0,28%) comme à Wall Street (+0,2%).
Bonne santé américaine
Il faut dire aussi que ce discours s’appuie sur la bonne santé de l’économie américaine, désormais très loin de la récession. La forte croissance au dernier trimestre 2023 et la résilience persistante du marché du travail américain en janvier amènent les économistes interrogés par Bloomberg à prévoir désormais une hausse du PIB de 2% cette année, soit environ deux fois le rythme prévu fin 2023. Une série de chiffres viendront compléter le tableau aujourd’hui, en particulier les traditionnelles inscriptions hebdomadaires au chômage (218.000 attendu par le consensus) et le déficit commercial de janvier (63,5 milliards de dollars anticipé).
L’autre guide de la séance, sera donc l’exposé de Christine Lagarde, la présidente de la BCE en début d’après-midi, tandis que Jerome Powell reviendra sous les projecteurs dans la foulée, vers 16h, en s’exprimant à nouveau devant les élus américains.
Du côté des entreprises, Vivendi présentera ses comptes 2023 après la séance. Spie a révélé les siens ce matin tôt. Le spécialiste du génie électrique et mécanique a relevé jeudi sa prévision de marge opérationnelle pour 2025, après avoir atteint sa précédente cible avec deux ans d'avance en 2023. De son côté, Eurazeo a publié un résultat net consolidé de 1,85 milliard d'euros pour 2023, contre 701 millions d’euros en 2022. A surveiller, également, Teleperformance, qui a annoncé hier après Bourse adopter une "approche prudente" cette année, dans un contexte macroéconomique "volatil", après avoir manqué son objectif de croissance organique et vu son bénéfice net reculer l'an dernier, et Stellantis, qui a annoncé un investissement de 5,6 milliards d'euros en Amérique du Sud entre 2025 et 2030, décrit comme le plus important dans le secteur automobile dans la région. Enfin,  JCDecaux a fait état d'une hausse de ses ventes annuelles, le groupe français de publicité disant avoir bénéficié de l'essor du numérique, la croissance de son activité mobilier urbain et de la reprise du transport.

Source Investir