Le Cac 40 a franchi, hier pour la première fois, le pallier des 8.000 points. L’indice phare de la place parisienne a bénéficié de la bonne humeur des investisseurs, enjoués par les projections abaissées de la Banque centrale européenne en matière d’inflation. L’institution de Francfort estime désormais que la hausse des prix devrait revenir à 2,3% en 2024 sur un an, soit 0,4 point de pourcentage de moins qu’anticipé en décembre, puis à 2% en 2025 et à 1,9% en 2026. De quoi donner du crédit à l’hypothèse d’une baisse de taux lors de sa réunion de politique monétaire de juin. « Nous avons besoin de plus de données, a déclaré hier la présidente de la BCE, Christine Lagarde. Nous savons qu’elles viendront dans les prochains mois. Nous en saurons un peu plus en avril et bien plus en juin. »
Selon Véronique Riche-Flores, économiste et fondatrice de Riches-Flores Research, cela revient à dire que « si les données du mois d’avril sont satisfaisantes, la BCE baissera vraisemblablement ses taux d’intérêt en juin ». Et ce, sans tenir compte de la position de la Réserve fédérale américaine à ce moment-là – l’élection présidentielle pourrait influer sur le calendrier outre-Atlantique. Jerome Powell, son président, s’est néanmoins montré optimiste ce jeudi. Les baisses de taux « peuvent et vont commencer » cette année, a-t-il indiqué aux sénateurs, se disant conscient des risques que ferait peser sur l’économie un desserrement monétaire trop tardif. « Nous voyons d’importants vents arrière pour les valeurs de croissance », a avancé auprès de Bloomberg Jessica Jones, de PGIM Investments, citant notamment l’intelligence artificielle et les biens de consommation.
Accor entre au Cac 40, Alstom en sort
Les regards sont désormais braqués sur l’emploi. Après l’orientation de ce dernier au quatrième trimestre dans la zone euro en fin de matinée, les opérateurs prendront connaissance des données américaines de février à 14h30. Le consensus estime que 200.000 postes ont été créés selon Bloomberg, qui pointe la disparité entre les observateurs. Quand RBC Capital Markets anticipe 260.000 emplois, Citigroup en attend 145.000. Un écart significatif, qui laisse beaucoup de suspense quant à la réaction de la Bourse. Gina Bolvin, présidente de Bolvin Wealth Management, avance que l’évolution des salaires sera le critère à retenir : « S’ils grimpent trop vite, les entreprises feront peser ces coûts sur le consommateur final », a-t-elle relevé, redoutant une nouvelle tension inflationniste.
Au chapitre des entreprises, on surveillera l’accueil réservé aux résultats annuels de Vivendi. Le groupe de médias a fait état d’un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements de 934 millions d'euros, en hausse comparativement aux 868 millions enregistrés l'année précédente. Son chiffre d'affaires s’affiche également en hausse, de 2,6% à taux de change et périmètre constants, notamment tiré par la consolidation de Lagardère dans les comptes à partir du 1er décembre 2023.
On notera, par ailleurs, que la conseil scientifique des indices a choisi de promouvoir le groupe hôtelier Accor au Cac 40 dès le 18 mars. C’est le constructeur ferroviaire Alstom, qui l’avait remplacé en septembre 2020 au sein de l’indice vedette de la place parisienne, qui fait les frais de cette décision. Euronext a aussi annoncé le retour du cimentier Vicat et du groupe pétrolier Maurel et Prom au sein de l'indice élargi SBF 120, et acté la sortie de Fnac Darty, Voltalia et Clariane de celui-ci.
Source Investir