Un marché une nouvelle fois suspendu à la Fed

19/03/2024
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Comme c’est souvent le cas, la Bourse a commencé la semaine de manière timide, avec un recul du Cac 40 de 0,20%. Rien de vraiment étonnant après la multitude de records établie la semaine dernière (il a dépassé deux fois le seuil des 8.200 points en séance). D’autant que la journée n’a été rythmée par aucune publication de résultats, et peu de chiffres macro-économiques. Seul Alstom s’est distingué, saluant sa sortie effective depuis hier de l’indice phare de la place parisienne par un gain de 6,4%, soutenu par une recommandation positive de la Deutsche Bank estimant que « le pire était derrière » pour le fabricant du TGV.

La séance du jour pourrait se révéler plus mouvementée. La Banque centrale japonaise a décidé de relever ses taux directeurs, et de mettre fin aux taux d’intérêt négatifs, une première depuis 17 ans.

Débute également aujourd’hui le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale qui va durer jusqu’à demain. S’il n’y a aucun suspense quant à la décision de l’institution sur les taux d’intérêt directeurs, - ils resteront inchangés -, le discours de Jerome Powell, son président, sera une nouvelle fois très attendu. La raison : les investisseurs chercheront tout indice sur le calendrier de la baisse des taux.

Publication des « dot plots »

Outre ses prévisions économiques (croissance du PIB, emploi et surtout inflation) réactualisées, la banque centrale, comme chaque trimestre, communiquera les projections sur l’évolution des taux d’intérêt de chacun de ses membres (les fameux « dot plots »). Un élément qui sera surveillé de près. Si trois baisses de taux pour un total de 75 points de base étaient pour l’heure anticipées, les derniers chiffres sur l’inflation, - la hausse des prix s’est élevée à 0,4% en février (3,2% sur un an) - pourraient remettre en cause cette prévision. Auquel cas, les marchés pourraient réagir négativement.

Le statu quo, en revanche, ne devrait pas susciter de mouvement particulier. Les marchés continueront d’anticiper la première baisse des taux au mois de juin. Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France, résume ainsi la situation : « Les dégradations d’anticipation de baisses de taux ne sont pas un problème pour les investisseurs tant que l’inflation continue de ralentir et que l’économie résiste bien… mais si l’économie commence à faiblir et que le ralentissement de l’inflation n’est pas assez rapide, cela peut créer un effet ciseau temporaire pour les marchés actions ».

Les marchés, au sommet, devraient manquer de catalyseurs à court terme pour poursuivre leur mouvement haussier. En revanche, les facteurs qui pourraient les pénaliser, - une hausse concentrée sur quelques valeurs, des valorisations élevées pour ces mêmes valeurs, le comportement des banques centrales, la saison de versement des dividendes -, sont bien identifiés. Sans compter le risque géopolitique.

Source investir