Après la trêve pascale, - la Bourse a été fermée vendredi et lundi -, la question du jour est de savoir comment les investisseurs vont apprécier les statistiques publiées durant cette période. De l’autre côté de l’Atlantique, les trois principaux indices (Dow Jones, S&P 500 et Nasdaq) ont clôturé la séance d’hier en ordre dispersé. Ce qui donne une première indication, la Bourse de Paris calant souvent son comportement sur celui de Wall Street.
Il est vrai que les chiffres de l’inflation publiés vendredi, - l’indice PCE, le plus suivi par la banque centrale américaine -, se sont avérés conformes aux attentes. L’indice a augmenté en février de 0,3% sur un mois et de 2,5% sur un an, alors que le panel d’économistes interrogé par Reuters tablait en moyenne sur une hausse de 0,4% sur un mois et de 2,5% en glissement annuel.
Mieux encore, selon Bastien Drut, responsable de la Stratégie et des Etudes économiques chez CPR AM : « Même si l’inflation PCE sort en ligne avec les attentes, les membres de la Fed devraient être rassurés en ce qui concerne sa composition. En effet, l’inflation liée aux services, qui était dans le viseur de la Fed, marque une belle décélération en revenant à son plus bas niveau depuis trois ans. L’inflation liée au logement, quant à elle, poursuit sa nette décélération. »
Pour autant, l’ampleur et le calendrier de la baisse des taux directeurs de la Fed restent à définir, même si les investisseurs, dans leur grande majorité, tablent toujours sur une première baisse au mois de juin. Le combat contre l’inflation n’est pas encore gagné au regard de la solidité de l’économie américaine. En attestent la progression du PIB au quatrième trimestre 2023 (3,4% en rythme annualisé) et de l’indice ISM d’activité manufacturière pour le mois de mars au-dessus de la barre des 50 pour la première fois depuis seize mois.
Le gouverneur de la Fed, Christopher Waller, avait d’ailleurs indiqué la semaine dernière que la force de l’économie « donne du temps à la Fed pour recevoir les données » avant de prendre une décision. On devrait en savoir un peu plus sur les intentions de la Réserve fédérale cette semaine, 13 des 19 responsables de l’institution devant prendre la parole.
L’accueil mitigé des marchés vient aussi du fait qu’ils évoluent à leur plus haut. Dans la foulée des indices américains, le Cac 40 s’est adjugé près de 9% au premier trimestre, et a touché un plus-haut absolu, à 8.253,59 points en fin de semaine dernière. Une pause s’impose peut-être. Enfin, la Bourse n’est pas la seule à battre record sur record, l’or n’est pas en reste. Les cours du métal jaune ont atteint plus de 2.265 dollars l’once hier en séance.
Source Investir