Baissera, baissera pas ?

04/04/2024
Thumbnail [16x6]

Depuis quelques jours, la Bourse ne sait plus que penser des intentions de la Réserve fédérale en matière d’assouplissement monétaire. Alors que les marchés anticipaient jusqu’ici trois baisses de taux dans l’année à partir de la réunion de juin, le doute s’immisce peu à peu dans les esprits. Au cours d'un discours dans une université, le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a déclaré que l'institution continuerait d'adopter une approche prudente s'agissant des baisses de taux à venir, compte tenu de la solidité de l'économie.
Un rapport privé a montré hier que le secteur des services a ralenti en mars pour un deuxième mois consécutif, avec un PMI inférieur au consensus tout en restant au-dessus du seuil de 50, qui sépare contraction et expansion de l'activité. Or, pour rappel, le secteur des services représente plus des deux tiers de l'économie américaine. Les investisseurs réévalueront les perspectives de cette dernière au moment de la publication, ce vendredi outre-Atlantique, des chiffres de l’emploi mensuel. Jerome Powell a rappelé que la Fed adopte une « posture attentiste », mais aussi estimé que les récents chiffres de l’inflation n’ont pas « véritablement changé la donne ».
Toujours est-il que le président de l’antenne d'Atlanta, Raphael Bostic, a déclaré hier à la chaîne de télévision CNBC que les taux ne devraient pas être réduits avant le quatrième trimestre. Soit bien plus tardivement que ce qu’escomptent les marchés. « Il y a un genre de scénario du yin et du yang, avec des données solides qui s'accompagnent à la fois d'un bon et d'un mauvais sentiment : ce qui est une bonne nouvelle pour l'économie peut être une mauvaise nouvelle pour la politique monétaire », a commenté James St. Aubin, directeur des investissements chez Sierra Investment Management.

Quelques rendez-vous macroéconomiques
Les opérateurs n’auront que peu de statistiques à se mettre sous la dent ce jeudi pour affiner leur analyse. Sur le Vieux Continent, ils prendront connaissance de l’estimation finale de l’indice PMI des services en France, en Allemagne et dans la zone euro au titre du mois de mars, ainsi que de l’indice composite de l’Union économique et monétaire. Lors du chiffrage initial, ce dernier indicateur était ressorti à 49,9, soit tout proche de la barre des 50, signalant que l’activité est sur le point de s’extirper de la zone de contraction dans laquelle elle évolue depuis le mois de juin 2023.
En fin de matinée, le marché se penchera sur l’indice des prix à la production industrielle de février dans la zone euro (consensus : -8,5% sur un an), puis sur le compte-rendu de la dernière réunion de la Banque centrale européenne, qui s’est tenue le 7 mars. L’institution de Francfort avait décidé, à cette occasion, de laisser ses taux inchangés pour la quatrième fois d’affilée. De l’autre côté de l’Atlantique seront publiés le déficit commercial de février (consensus : 65,7 milliards de dollars) et les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage, pour la semaine achevée le 30 mars.
Au chapitre des valeurs, on surveillera l’accueil réservé à l’annonce hier soir par Saint-Gobain du rachat pour 600 millions d’euros du groupe d’ossatures métalliques Bailey. Il s’agit de la troisième acquisition du géant français des matériaux en deux ans au Canada, où il a depuis triplé ses ventes.

Source Investir