Comme souvent, la semaine devrait commencer sans réelle tendance sur les marchés européens, à l’exception d’un léger rebond technique à prévoir en réaction au recul subi, vendredi, par le Cac 40. Plombé par la vigueur du marché de l’emploi aux Etats-Unis, qui remet potentiellement en cause les anticipations du marché d’une première baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed) en juin, l’indice phare de la Bourse de Paris a en effet lâché 1,11% lors de la dernière séance, soit sa pire baisse depuis le mois de janvier.
A ce stade, les contrats à terme pointent néanmoins vers un rebond limité, de l’ordre de 0,2%, des marchés européens à l’ouverture ce lundi. Ceux-ci manquent en effet de catalyseurs pour repartir plus vigoureusement de l’avant, avec aucune statistique majeure prévue aux Etats-Unis ce lundi. Sont uniquement attendus, en Europe, des données relatives à la production industrielle de février et à la balance commerciale de janvier en Allemagne, puis l’indice Sentix de la confiance des investisseurs et les ventes de logements du quatrième trimestre, en zone euro, dans la matinée.
Inflation américaine mercredi avant le début de la saison des publications trimestrielles
Le programme du reste de la semaine s’annonce autrement plus dense, notamment à partir de mercredi, où seront dévoilés de nouveaux chiffres relatifs à l’inflation américaine, avec l’indice IPC des prix à la consommation. Celui-ci est attendu à 3,4% en rythme annuel au mois de mars, contre 3,2% en février, mais à 3,7% pour sa version « core », excluant les éléments les plus volatils comme l’alimentation et l’énergie, après 3,8% le mois précédent. Tout chiffre supérieur à ceux attendus par le marché renforcerait l’hypothèse d’une absence de baisse des taux de la Fed en juin, scénario jusqu’ici largement privilégié par les experts.
Le lendemain, jeudi, ce seront les membres du comité de politique monétaire de la Banque centrale européenne qui se réuniront pour statuer, notamment, sur l’évolution des taux. Si un statu quo sur ces derniers apparaît assuré, les observateurs scruteront, comme toujours, des indications quant au calendrier de l’assouplissement monétaire à venir. En Europe aussi, l’échéance de juin tient à ce stade la corde. Le même jour, Publicis lancera officiellement la saison des publications trimestrielles à Paris, avant que les grandes banques et institutions financières américaines ne lui emboîtent le pas avec JP Morgan Chase & Co, Citigroup, Wells Fargo ou encore BlackRock attendus dès vendredi.
Détente du pétrole
Élément notable du week-end : le cours des principales références mondiales de pétrole brut a reculé de plus de 1% après qu’Israël a déclaré, dimanche, que le pays retirerait certaines troupes du sud de Gaza. Après avoir franchi, vendredi, les 90 dollars pour la première depuis octobre, le baril de Brent de mer du Nord est revenu sous ce seuil en ce lundi matin. Mais les experts préviennent que d’autres secousses sont à prévoir, alors que l’Iran prépare toujours une réponse à l'attaque israélienne présumée contre son consulat en Syrie. « La volatilité à la hausse du pétrole reste très présente, et ce en grande partie grâce à la géopolitique qui amplifie les déficits de l'offre observés par ailleurs », note Vishnu Varathan, responsable de l'économie et de la stratégie pour l'Asie à la Mizuho Bank Ltd.
Source Investir