« Powell a cédé », ce sont les mots de Benjamin Schroeder, stratège chez ING, après une prise de parole mardi soir du président de la Réserve fédérale.
La hausse des prix met plus de temps que prévu à ralentir, ce qui n’aide pas les membres de la banque centrale américaine à gagner en confiance concernant le reflux de l’inflation à l’objectif de 2%, a déclaré Jerome Powell lors d'un forum consacré aux relations économiques entre les Etats-Unis et le Canada. Faisant écho aux récentes mises en garde des membres du FOMC, il a souligné que le niveau actuel de la politique monétaire restera probablement en place jusqu'à ce que l'inflation se rapproche de l'objectif, suggérant l’improbabilité d’un abaissement des taux d'intérêt dans un avenir proche.
Le rendement du 10 ans américain bientôt de retour à 5% ?
« Il est surprenant que nous n'ayons pas eu une réaction des marchés américains plus importante. Mais nous pensons que c'est à venir, ou du moins que cela fait partie d'un processus qui finira par ramener le rendement des Treasuries à dix ans dans la zone de 5% ( jusqu’à 4,69% au plus haut hier) », a ajouté Benjamin Schroeder, en faisant référence aux bons du Trésor américain.
C’est en effet un changement important dans le message de Jerome Powell après qu'une mesure clé de l'inflation, le core CPI, a dépassé les prévisions de janvier à mars. Mais les opérateurs ne sont pas surpris non plus. Depuis plusieurs mois déjà ils ne croient plus que la Fed pourra faire les trois baisses de taux qu’elle projette en 2024. Les marchés ont réduit l'ampleur de l'assouplissement attendu à moins de deux baisses, contre six prévues au début de l'année. La première détente pourrait n’avoir lieu qu’en septembre, mais même la confiance du marché sur ce timing s’érode.
Wall Street a clôturé en ordre dispersé, entre -0,21% et +0,12%. Une ouverture légèrement positive se prépare à New York, comme à Paris. Les contrats futures Cac 40 donne un gain de 45 points après un recul de 1,4% pour l’indice.
Sur le plan géopolitique, la tension au Moyen-Orient reste vive. Israël s'est engagé à répondre à l'attaque iranienne du week-end malgré les appels internationaux à la retenue. Son cabinet de guerre a reporté à mercredi une réunion pour décider de sa réponse. Les cours pétroliers, en attendant d’y voir plus clair, sont en retrait, à 89,5 dollars le baril de Brent.
LVMH fait comme prévu
Le numéro mondial de l’industrie du luxe LVMH a publié un chiffre d’affaires de 20,7 milliards d’euros au premier trimestre, conforme aux anticipations des analystes mais en repli de 2%. Hors effets devises et périmètre, les ventes ont augmenté de 3% (en phase, aussi, avec le consensus) par rapport à un premier trimestre 2023 qui avait été très dynamique, avec une croissance interne de 17%.
Sanofi a annoncé que le frexalimab avait le potentiel d'être le premier de sa classe pharmacothérapeutique pour le traitement de la sclérose en plaques récurrente-rémittente, en plus d'être hautement efficace et sans effet déplétif sur la composante lymphocytaire, d’après les données d'un essai clinique.
Hors indice phare, Derichebourg a prévenu qu'il jugeait « peu probable » d'atteindre son objectif annuel de rentabilité, à cause de l’impact financier plus important que prévu de la cyberattaque de novembre et d'une « conjoncture économique dégradée ». Emeis, ex-Orpea, a abaissé sa prévision d'excédent brut d'exploitation retraité des loyers (Ebitdar) pour 2024. Cette mesure de rentabilité est cependant ressortie légèrement supérieure aux attentes l’an dernier.
Le néerlandais ASML, l'un des principaux fournisseurs des fabricants de semi-conducteurs, a fait état d’un recul de son résultat net au premier trimestre à 1,22 milliard d'euros, tandis que le flux de nouvelles commandes sur la même période s'est tari à 3,6 milliards d'euros.
Source Investir