Avec l’attaque présumée d’Israël contre l’Iran, le pétrole s’enflamme, le Cac 40 prêt à reculer de 1%

19/04/2024
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L’information est toujours à prendre au conditionnel mais les marchés financiers font peu de cas de la conjugaison. En représailles aux frappes sans précédent contre son territoire le week-end dernier, Israël aurait lancé, selon des médias américains, une attaque contre l’Iran où des explosions ont retenti dans la région d’Ispahan, connue pour abriter des installations nucléaires. Aucun dégât important ou blessé n’a été rapporté par les autorités iraniennes, qui ont activé la défense aérienne, détruisant plusieurs drones.

Sur les marchés, c’est la course aux actifs refuge. Les emprunts d’Etat sont recherchés, faisant mécaniquement baisser leurs rendements. Celui du dix ans américains, la référence mondiale, chute de neuf points de base à 4,56%. Le yen, le franc suisse et l’or grimpent, jusqu’à 2.417,59 dollars l’once en ce qui concerne le métal jaune. Les cours du pétrole ne sont pas en reste, bien au contraire. Le baril de Brent, qui avait bien reflué ces deux derniers jours, flirte désormais avec les 89 dollars, soit une hausse de 2% par rapport à la clôture hier. Le premier risque pour les marchés pétroliers dans l’affrontement Israël Iran est l'interruption des exportations de pétrole du golfe Arabo-Persique. La région produit plus de 20 millions de barils par jour. Une interruption ou une fermeture du détroit d'Ormuz, un point d'étranglement clé situé entre l'Iran et Oman et par lequel transite quotidiennement un cinquième de la production mondiale de pétrole, provoquerait aussi une envolée des cours. « Une perturbation du détroit d'Ormuz serait très grave pour l'économie mondiale et pourrait faire grimper les prix du pétrole à plus de 10 %, à des niveaux qui entraîneraient une destruction de la demande », souligne Clay Seigle, du cabinet Rapidan Energy.

Les places européennes et américaines devraient baisser à l’ouverture, à l’image des Bourses asiatiques. Les contrats futures Cac 40 reculent de 1% environ.

Le renchérissement de l’or noir pourrait accroitre les inquiétudes sur l'inflation, qui stagne aux Etats-Unis depuis le début d’année. Le président de la Fed de New York, John Williams, a déclaré hier qu'il ne s'attendait pas à ce que les taux d’intérêt soient relevés, mais que cela était possible si les données économiques le justifiaient. Raphael Bostic, son collègue d’Atlanta, lui a emboîté le pas, répétant qu’un assouplissement n’est pas approprié avant la fin de l'année. Enfin, Neel Kashkari, de Minneapolis, estime que le statu quo pourrait être maintenu toute l'année. Michael Landsberg, directeur des investissements chez Landsberg Bennett Private Wealth Management, est convaincu qu'il n'y aura pas de détente en 2024. « Nous pensons que les investisseurs doivent se préparer à un régime d’inflation et de taux d’intérêt élevé pour plus longtemps, et que les portefeuilles doivent être positionnés en fonction de cette dynamique ».

Du côté des valeurs américaines, Netflix a publié des résultats trimestriels et un nombre du nouveaux abonnés au-dessus des attentes. Mais le géant du streaming est plus prudent pour le trimestre en cours et a fait savoir qu’il arrêterait de communiquer sur ses abonnements, principal critère d'évaluation des performances du groupe par Wall Street, à partir de 2025. Il perdait plus de 4% dans les échanges en hors séance.

 

L’Oréal et EssilorLuxottica ont publié leurs chiffres d’affaires

Le groupe L’Oréal, numéro un mondial des cosmétiques, a publié un chiffre d'affaires supérieur aux attentes pour le premier trimestre (croissance organique de 9,4%), la vigueur de la demande en Europe et en Amérique du Nord ayant plus que compensé les faiblesses constatées en Asie.

EssilorLuxottica a fait état d’un chiffre d'affaires trimestriel de 6,34 milliards d’euros, soit légèrement en-deçà du consensus Factset à 6,39 milliards.

Le groupe de restauration collective Sodexo a relevé sa prévision de croissance du chiffre d'affaires pour l'exercice qui s'achèvera fin août, après la publication de résultats semestriels en hausse et légèrement supérieurs aux attentes des analystes. Pluxee, l'ancienne division d'avantages aux salariés de Sodexo, a également revu à la hausse ses objectifs annuels de croissance organique des ventes et de marge d'Ebitda.

Source Investir