Le Cac 40 prêt à reprendre des couleurs, Jerome Powell pas si « hawkish » que cela finalement

02/05/2024
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L’un des plus anciens proverbes boursiers « Sell in May and go away » (vendre en mai et s'en aller) ne sera pas respecté ce jeudi en ouverture, première séance du mois. Les contrats à terme sur Cac 40 indiquent une avance de 30 points à l’ouverture. La Bourse de Paris, comme Wall Street, sort d’un mois d’avril plus compliqué pour les actions avec un repli de 2,7% - la première baisse depuis octobre - à cause des craintes sur l’inflation américaine et a fortiori sur la politique monétaire de la Fed.

Mais les investisseurs décident de voir le verre à moitié plein aujourd’hui. Jerome Powell a déclaré mercredi soir qu'il était peu probable que la prochaine décision de l’institution soit une hausse des taux. Il y a quelques mois, jamais le président de la banque centrale américaine n’aurait eu à faire une telle affirmation. Mais en l’absence de progrès dans le processus désinflationniste, certains acteurs s’étaient mis à redouter le pire : un rétropédalage de la Fed.

Le message de Jerome Powell à l’issue de la réunion du FOMC (Federal Open Market Committee) est donc sur ce point rassurant, pour autant les banquiers centraux ont besoin d’une « plus grande confiance » dans la baisse de l'inflation vers l’objectif pour envisager un assouplissement. « Il est probable que l'obtention d'une telle confiance prendra plus de temps que prévu. Nous sommes prêts à maintenir le taux cible actuel des fonds fédéraux aussi longtemps que nécessaire », a souligné Jerome Powell. La Fed a également décidé de ralentir le rythme de la réduction de son bilan, ce qui allégera sûrement la pression haussière sur les rendements obligataires. David Seif, chef économiste de Nomura, estime que la déclaration de la Fed était « plus dovish » que prévu. « On craignait que Powell ne décrive une nouvelle posture plus hawkish de la part de la Fed, en disant que le second semestre de l'année dernière donnait l'impression que l'inflation diminuait, mais que cette tendance s'était inversée au cours du premier trimestre ».

Les annonces de la Fed évacuées, le marché se tourne vers d'autres catalyseurs potentiels, notamment les chiffres de l'emploi américain vendredi. Pour ceux qui n’auraient pas suivi la publication aux Etats-Unis des statistiques dévoilées hier lors du 1er mai, sachez que l’enquête ADP a montré 192.000 créations de postes dans le secteur privé, contre 183.000 attendus, mais que les offres d'emploi ont diminué plus que prévu selon le Jolts et que l’indice ISM manufacturier est tombé dans la zone de contraction tandis que les pressions sur les prix ont continué d'augmenter.

De nombreuses statistiques figurent au programme de la journée, dont les indices PMI manufacturiers définitifs d’avril en Europe. Aux Etats-Unis, il s’agira des inscriptions hebdomadaires au chômage et des commandes industrielles.

ArcelorMittal, Teleperformance et Worldline

Côté entreprises, les résultats trimestriels d'Apple seront en vedette aujourd’hui, mais il faudra patienter après la clôture du marché américain. Le titre Qualcomm grimpe de plus de 3% en après-Bourse, le fabricant de puces ayant dégagé un bénéfice ajusté supérieur aux prévisions et fourni des objectifs de ventes et profits optimistes pour le trimestre en cours. Amazon a gagné 2,2% hier à New York, porté par sa division d'informatique dématérialisée (« cloud »), qui a profité de l'engouement autour de l'IA.

A Paris, le groupe de centres d'appel Teleperformance a fait état mardi soir, avant la pause du 1er mai, d’une progression de 0,9% de ses revenus pro forma au premier trimestre, citant une base de comparaison défavorable et un contexte macroéconomique incertain.

ArcelorMittal a vu son excédent brut d'exploitation baisser mais moins que prévu, à 1,96 milliard de dollars.

Worldline a dévoilé une croissance organique du chiffre d’affaires trimestriel de 2,5% à 1,1 milliard d'euros, contre un consensus établi par FactSet de 1,07 milliard.

TF1 a enregistré une hausse de 6,7% de son chiffre d'affaires consolidé, tiré par les revenus publicitaires de ses chaînes et par sa nouvelle plateforme de streaming TF1+, et Technip Energies a vu ses résultats et prises de commandes progresser, grâce notamment au dynamisme des activités liées au gaz naturel liquéfié et au captage de carbone. Imerys et Neoen ont, quant à eux, fait état de repli de leurs facturations sur les trois premiers mois de 2024.

Ailleurs en Europe, le bénéfice du danois Novo Nordisk, première capitalisation du continent, a dépassé les attentes des analystes, ce qui lui permet de relever ses perspectives annuelles. Les ventes de son traitement pour la perte de poids Wegovy ont plus que doublé pour atteindre 9,38 milliards de couronnes danoises.

Après la tentative de rapprochement entre BHP et Anglo American dans le secteur des mines, c’est la banque espagnole BBVA qui fait une nouvelle fois de l’œil sa concurrente Sabadell en lui proposant une fusion en vue de créer l'un des plus grands groupes bancaires européens avec plus de 1.000 milliards d'euros d'actifs.

Source Investir