Les prouesses de Nvidia ne suffisent pas toujours à entraîner la Bourse. Alors que le titre du concepteur de puces électroniques a fini en hausse de plus de 9%, après que le groupe a levé le voile sur des prévisions et des résultats enthousiasmants, les principaux indices de Wall Street ont fini dans le rouge (Dow Jones -1,53% ; S&P 500 -0,74% et Nasdaq -0,39%). De nouvelles données macroéconomiques ont démontré que les tensions sur les prix aux Etats-Unis restent vives en mai et que la baisse des inscriptions au chômage indique que le marché du travail reste résilient. « Les gens ont été pris à contre-pied. Ils s'attendent ces temps-ci à des données décevantes sur la croissance, une inflation qui ralentit, une baisse des taux », a analysé Brian Nick, stratégiste à The Macro Institute.
Il faut dire que Wall Street a atteint des records ce mois-ci sous l'effet notamment de l'optimisme à propos de l'intelligence artificielle, d'une saison des résultats trimestriels solides et de la perspective de voir la Réserve fédérale américaine baisser les taux cette année. Ce combo « devrait conduire à ce que de nouveaux plus-hauts historiques soient atteints », a jugé dans une note Andrew Tyler, responsable du marché américain chez JPMorgan. Pour autant, l’incertitude concernant la politique monétaire de la Fed demeure. Le président de l’antenne d’Atlanta, Raphael Bostic, a réaffirmé hier que la banque centrale doit se montrer patiente avant de baisser les taux. Plus tôt dans la semaine, le compte rendu de la dernière réunion de l’institution a fait état d’un consensus sur le sujet.
Plusieurs gouverneurs de la Fed se sont même interrogés quant à la pertinence d’augmenter à nouveau les taux pour atteindre l’objectif d’une inflation à 2%. « Les minutes sont une piqûre de rappel : si la Fed ne pense pas qu’une hausse de taux soit probable, elle ne l’exclut pas pour autant dans le cas où l’inflation ne courberait pas l’échine », a appuyé Chris Low de FHN Financial. Pour mémoire, la Banque centrale européenne envisage de son côté une première baisse en juin.
Vers une détente des anticipations d’inflation
Ce vendredi, les investisseurs prendront connaissance d’une poignée de statistiques. Peu avant l’ouverture, la France dévoilera ses enquêtes mensuelles de conjoncture dans le commerce de détail, dans l’industrie et les services de mai, ainsi que les données relatives au climat des affaires. Cet après-midi, l’attention sera focalisée sur l’indice de confiance de l’Université du Michigan. Si l’indicateur est attendu en hausse de 0,3 point à 67,7 points, sa composante des anticipations d’inflation à un an sera particulièrement scrutée. Elle est espérée en repli de 0,1 point, à 3,4%.
A noter que la journée sera, une nouvelle fois, rythmée par les assemblées générales de composantes du Cac 40 – celles du groupe de la grande distribution Carrefour et de la compagnie TotalEnergies.
Source Investir