Si les investisseurs ne cessent de revoir à la baisse leurs anticipations concernant le rythme de la détente monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) à prévoir cette année, ils ont été rassérénés par les solides publications trimestrielles des entreprises dans un contexte moins porteur. En point d’orgue de cette nouvelle saison, les résultats exceptionnels dévoilés par « le roi de l’IA » Nvidia ont même permis aux marchés américains d’atteindre de nouveaux records, en dépit des doutes sur la trajectoire future des taux d’intérêt. Certains s’interrogent ainsi sur une possible complaisance des investisseurs. « ‘Peu importe l’évolution des politiques monétaires, nous avons des chiffres de bénéfices plus élevés’ […] C’est ce qui leur a permis de se maintenir, et même de continuer à monter pour certains », constate Shane Oliver, chef économiste d’AMP Capital Markets interrogé par Bloomberg.
Les publications trimestrielles ont certes temporairement rassuré les marchés, ces derniers espèrent toujours que la Fed, la BCE et leurs homologues du monde entier enclencheront un cycle d’assouplissement monétaire dans les mois à venir. Il est désormais communément admis que l’autorité européenne tirera la première, et probablement dès la réunion du mois de juin, selon les indications fournies par plusieurs responsables (dont le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau). Outre-Atlantique, les responsables de l’institution progressent vers un pivot à un rythme bien plus lent, le président de la Fed Jerome Powell ayant souligné -à plusieurs reprises- la nécessité d’obtenir davantage de preuves d’un reflux durable de l’inflation vers leur cible fixée à 2%, avant d’envisager une action sur les taux.
L’indicateur préféré de la Fed sur l’inflation vendredi
Outre les résultats spectaculaires de Nvidia, Wall Street a également bénéficié la semaine dernière d'un certain soulagement lié aux résultats d’une enquête de l’université du Michigan, selon laquelle les consommateurs s’attendent à ce que les prix augmentent moins rapidement que ce qu’ils craignaient auparavant. A désormais quelques mois d’élections présidentielles traditionnellement porteuses pour les marchés, les experts jugent ce regain d’optimisme des consommateurs important pour permettre aux marchés d’atteindre potentiellement de nouveaux sommets.
Pour ce faire, ce sentiment devra néanmoins être corroboré par les nouvelles données sur l’inflation qui seront publiées cette semaine et en particulier vendredi, avec l’indicateur préféré des responsables de la Fed, à savoir l’indice PCE de l’évolution des prix à la consommation des ménages. Dans sa version « core », hors énergie et alimentation, celui-ci est attendu à +0,2% sur un mois, en avril, après +0,3% en mars, et stable sur un an à 2,8%. Les investisseurs seront également -comme toujours- attentifs aux prises de parole des banquiers centraux. John Williams, Lisa Cook, Neel Kashkari et Lorie Logan figurent parmi ceux qui doivent s’exprimer cette semaine du côté de la Fed, tandis que l’économiste en chef de la BCE Philip Lane exposera son point de vue sur l’inflation ce lundi en début d’après-midi.
En dehors de cela, la Bourse de Paris devrait commencer la semaine dans le calme alors que les places londonienne et new-yorkaise resteront fermées, respectivement en raison de Spring Bank Holiday et de Memorial Day.
Source Investir